vendredi 13 décembre 24
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    Barreau national du Gabon : le réquisitoire de Me Obame Sima contre les incohérences du dispositif judiciaire 

    le coup de coeur

    Le 19 avril 2024 restera gravé comme un jalon significatif dans l’histoire judiciaire du Gabon, particulièrement au tribunal de Libreville, où a eu lieu une cérémonie de prestation de serment pas comme les autres. Devant la Cour de cassation nationale, deux catégories d’avocats, des anciens exerçant depuis plus de dix ans et des stagiaires fraîchement initiés, ont renouvelé leur engagement envers la justice, chacune sous des perspectives et conditions différentes, révélant ainsi les nuances d’un système en quête de reformation.

    Maître Raymond Obame Sima, bâtonnier de l’Ordre des avocats du Gabon, a saisi cette occasion pour articuler des critiques constructives contre les dispositions actuelles, et surtout l’article 22 de la loi organique du 5 juillet 2019. Ce texte impose une seconde prestation de serment aux avocats anciens, une démarche que le bâtonnier trouve redondante et discriminatoire. « Comment pouvons-nous justifier cette double prestation de serment devant la même Haute Cour ?« , s’interrogeait-il, mettant en évidence une certaine incohérence du dispositif législatif.

    Le discours de Maître Obame Sima n’était pas seulement un réquisitoire contre une pratique jugée obsolète, mais aussi un appel vibratoire à l’action. Le bâtonnier a relayé les espoirs fondés sur les discussions avec les hautes autorités, optimiste quant à la révision prochaine de cet article litigieux. « Il nous faut prendre toutes les dispositions pour neutraliser cette anomalie« , exhortait-il, une déclaration qui a sans doute résonné comme un cri de ralliement au sein de la profession.

    Défense des principes de justice rénovée

    La deuxième catégorie concernée par cette prestation, celle des stagiaires, a introduit un vent de fraîcheur et de dynamisme. « C’est un grand plaisir de voir cette cuvée de jeunes femmes et d’hommes venir grossir, renforcer, dynamiser les rangs de notre profession« , affirmait le bâtonnier avec une certaine fierté. Pour lui, le renouveau du Barreau passera inévitablement par l’intégration et la valorisation de ces nouvelles forces vives, qui représentent l’avenir et la pérennité de la profession.

    Cette journée a donc été marquée par une défense passionnée des principes de justice rénovée et plus équitable, plaçant l’humain et l’intégrité professionnelle au cœur du débat. Maître Obame Sima concluait sur une note d’espoir et de responsabilité collective : « Redonnons à notre serment sa pleine vigueur et souvenons-nous que la prestation de serment est d’abord un acte de foi et d’intimité. »

    En somme, la cérémonie du 19 avril n’a pas été qu’un simple rituel formel, mais un véritable forum pour le changement, où la voix expérimentée du bâtonnier s’est faite l’écho des aspirations à une justice plus harmonieuse et adaptée aux réalités du Barreau gabonais.

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