À l’approche des élections jumelées prévues pour septembre-octobre 2025, le Parti démocratique gabonais (PDG) vient de dévoiler son cadre organisationnel pour la sélection des candidats. À travers une note de référence signée le 30 mai dernier par la Secrétaire générale du parti, Angélique Ngoma, le PDG amorce un virage stratégique et se projette comme force politique de reconquête, dans un contexte marqué par la fin de la transition et l’instauration de nouvelles institutions. Ce document, structurant et ambitieux, vise à réaffirmer la place du PDG sur l’échiquier national et local, en misant sur une meilleure offre politique et un enracinement populaire renouvelé.

Ce retour aux urnes, le premier sous la présidence de Brice Clotaire Oligui Nguema, marque un tournant pour l’ensemble de la classe politique gabonaise. Le PDG, longtemps dominant mais fragilisé par les récents bouleversements institutionnels, veut tirer profit de cette séquence électorale pour rebâtir ses fondations. « L’objectif poursuivi est double : rester une force politique incontournable sur l’échiquier national et à l’échelon de chaque localité », peut-on lire dans la note. L’exécutif du parti insiste sur la nécessité d’une réadaptation de son discours, de ses méthodes et de ses profils de candidats aux nouvelles attentes des populations, dans un esprit de responsabilité et d’ouverture.

Pour ce faire, le processus de désignation des candidats repose sur des critères stricts. Sept conditions sont requises, dont une ancienneté militante avérée, la régularité dans le paiement des cotisations depuis le congrès extraordinaire du 30 janvier 2025, une participation active aux activités politiques, l’inscription électorale, ainsi que l’intégrité morale et une compétence reconnue en gestion locale ou administrative. 

Le calendrier est tout aussi rigoureux : dépôt des candidatures du 1er au 30 juin, concertations provinciales du 1er au 15 juillet, transmission des procès-verbaux à la direction nationale entre le 16 et le 31 juillet, avant la publication finale des investitures le 1er août 2025. Le PDG affirme vouloir bâtir sa renaissance sur la « rigueur », la « responsabilité » et « l’implication de toutes et tous ». Une mobilisation interne qui sonne comme un test grandeur nature pour un parti décidé à montrer qu’il « est dans l’R du temps ».

Mais au-delà des lignes directrices et des échéances, c’est bien l’avenir du PDG qui se joue dans ces élections. Le parti, fort de son histoire, sait que sa légitimité ne se décrète plus : elle se conquiert sur le terrain, au contact des réalités locales et des attentes citoyennes. Dans un Gabon en pleine refondation, le PDG se sait attendu, jugé, parfois contesté. 

À lui désormais de prouver qu’il a retenu les leçons du passé, qu’il peut incarner une offre politique renouvelée, apaisée et résolument tournée vers l’intérêt général. Les urnes de septembre seront donc bien plus qu’un simple scrutin : elles seront le miroir d’une volonté populaire que plus aucun parti ne peut se permettre d’ignorer.