L’offensive marketing de Fly Gabon concernant ses « promotions » tarifaires, bien que rendu public avec fracas, a plongé la compagnie dans une tourmente critique. Avec des réductions atteignant théoriquement 50%, certains billets étaient toujours jugés exorbitants par les populations gabonaises. Pourquoi ces tarifs, censés être attrayants, suscitent-ils une telle indignation?
Lorsqu’il a annoncé des réductions massives pour célébrer la relance du pavillon national, le directeur général de Fly Gabon, Nyl Moret-Mba, a présenté cela comme une opportunité pour les Gabonais de redécouvrir les joies du tourisme domestique. Cependant, les chiffres avancés par la compagnie ont rapidement été jugés prohibitifs par les potentiels clients : 250 000 fcfa pour un aller-retour de 18 minutes entre Libreville et Port-Gentil, et 400 000 fcfa pour relier Libreville à Franceville sont difficilement compatibles avec les budgets du grand public.
Des coûts sous-jacents astronomiques
Le responsable de Fly Gabon ne nie pas la gravité des plaintes concernant les tarifs élevés. Il explique ces coûts par plusieurs facteurs externes : des redevances de navigation parmi les plus élevées au monde, des infrastructures aéroportuaires vétustes nécessitant une maintenance onéreuse, des assurances surtaxées, ainsi qu’un prix du kérosène presque deux fois supérieur à celui pratiqué en Europe.
« Le pétrole gabonais, pourtant raffiné ici, devrait constituer un avantage compétitif, mais c’est l’exact contraire qui s’est produit jusqu’à présent », déplore Nyl Moret-Mba.
Une perspective de changement ?
Face à ces défis, Fly Gabon promet des discussions cruciales avec les autorités étatiques pour réajuster ces coûts paralysants. Nyl Moret-Mba exprime un optimisme prudent quant à la réceptivité actuelle du gouvernement envers les préoccupations de l’industrie aéronautique. « Cela prendra un peu de temps car ce sont des questions transversales complexes, nécessitant des arrêtés gouvernementaux », précise-t-il.
Cependant, la compagnie ne pouvait attendre la résolution de ces obstacles structurels avant de lancer ses opérations. Par conséquent, une nouvelle politique tarifaire est mise en place dès lundi, tentant d’apaiser quelque peu les mécontentements populaires.
Si Fly Gabon aspire à se positionner comme un acteur clé dans la restauration du droit à la mobilité des Gabonais, le chemin semble encore semé d’embûches. La question demeure : cette nouvelle politique tarifaire saura-t-elle réellement rendre les billets plus accessibles, ou s’agit-il d’une vaine tentative de maquiller des prix toujours hors de portée pour la majorité? Seul le temps et la mise en œuvre de réformes structurelles tangibles permettront de répondre à cette interrogation. Pour l’heure, le pari reste incertain.
Fly Gabon, encalminé dans une tempête de critiques, doit naviguer entre promesses de relance et réalités économiques implacables. Leur défi? Convaincre une population sceptique que des tarifs compétitifs sont à portée d’aile.