Le gouvernement gabonais aurait mobilisé des forces de défense dans la localité de Yeno, située dans la province de la Ngounié, pour sécuriser un site aurifère exploité par la société minière 2MG. C’est ce que nous apprennent nos confrères d’Eco Matin. Cette décision interviendrait dans un climat de crispation entre la population locale et l’entreprise, sur fond de mécontentement autour des impacts sociaux et environnementaux du projet.
Depuis plusieurs semaines, des frictions sont signalées entre les communautés riveraines et les représentants de 2MG. Bien que les autorités n’aient pas encore publié de communiqué détaillé, plusieurs sources locales évoquent des blocages d’accès au site et des tensions persistantes liées à un manque de concertation en amont du projet.
Face à la montée de l’hostilité, l’État aurait opté pour une réponse sécuritaire. Le déploiement de militaires vise, selon une source proche du dossier, à « prévenir tout trouble à l’ordre public et protéger les investissements stratégiques ». Cette démarche, qui n’est pas inédite dans le contexte gabonais, reflète la volonté de l’exécutif de rassurer les partenaires miniers tout en tentant de maintenir la paix sociale.
Mais cette militarisation d’un conflit local soulève des interrogations. Des organisations de la société civile, généralement actives dans les zones d’exploitation minière, rappellent régulièrement la nécessité de respecter les droits des communautés locales, notamment en matière d’accès à l’information, de participation aux décisions et de compensation en cas de dommages.
Le cas de Yeno remet une fois de plus en lumière, les tensions structurelles qui accompagnent l’expansion minière au Gabon. Entre impératifs économiques et légitimes attentes sociales, l’équilibre reste fragile. Ce conflit autour du site aurifère de Yeno révèle par ailleurs les fragilités persistantes du modèle de gouvernance des ressources extractives au Gabon, à l’heure où le pays cherche à diversifier son économie au-delà du pétrole.