Le Gabon se trouve dans une situation financière critique, avec un ratio dette/PIB projeté à 80% en 2025, un niveau inquiétant qui reflète une gestion budgétaire insuffisante et des choix économiques limités par une dépendance excessive aux revenus pétroliers. Ce chiffre dépasse largement les seuils de viabilité fixés par les institutions internationales pour les pays à revenu intermédiaire, exposant le pays à des risques accrus de crises budgétaires et de solvabilité. Les experts du Fonds monétaire international (FMI) appellent à une réforme structurelle urgente pour contenir cette spirale d’endettement et préserver la stabilité économique du pays.
Les paiements d’intérêts sur cette dette représentent déjà environ 18% des recettes publiques, limitant fortement les ressources disponibles pour les investissements dans des secteurs essentiels comme la santé, l’éducation et les infrastructures. Cette situation, combinée à un faible niveau de recettes publiques – seulement 12% du PIB – met en évidence l’urgence de réformes fiscales. En comparaison, la moyenne africaine de pression fiscale se situe autour de 16%, ce qui signifie que le Gabon a une marge de progression importante pour élargir son assiette fiscale et réduire les exonérations fiscales coûteuses et souvent inefficaces.
Une meilleure priorisation des investissements
L’une des principales recommandations du FMI pour le Gabon consiste à améliorer la gestion des dépenses publiques, notamment en réduisant les dépenses non prioritaires et en renforçant la transparence budgétaire. Actuellement, une grande partie du budget est consacrée à des dépenses récurrentes, ce qui limite les marges de manœuvre pour financer des projets à long terme. Une meilleure priorisation des investissements publics pourrait permettre de rediriger les ressources vers des secteurs générateurs de croissance, comme l’agriculture et l’énergie renouvelable.
Des emprunts extérieurs
Le gouvernement gabonais devra également s’attaquer à la question des emprunts extérieurs, qui représentent une part importante de l’endettement total. Le coût élevé de ces emprunts, combiné à une instabilité des devises, aggrave les pressions sur les finances publiques. En diversifiant ses sources de financement, notamment par des partenariats publics-privés et des emprunts à des conditions concessionnelles, le Gabon pourrait réduire sa dépendance aux emprunts coûteux et stabiliser son économie.
Une collaboration étroite avec le FMI et la BM
Enfin, la mise en place de mécanismes de suivi rigoureux de la dette publique est essentielle pour restaurer la confiance des investisseurs et des partenaires internationaux. Une collaboration étroite avec des institutions comme le FMI et la Banque mondiale (BM) pourrait offrir au Gabon un cadre pour restructurer sa dette et optimiser l’utilisation des ressources empruntées. Si ces réformes sont mises en œuvre rapidement, le pays pourrait éviter une crise financière majeure et poser les bases d’une reprise économique durable.