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Gabon : BW Energy, Total, Perenco, Maurel & Prom… les pétroliers dévoilent leurs chiffres, quid d’Assala ?

le coup de coeur

Plusieurs acteurs majeurs du secteur pétrolier affichent désormais une transparence croissante sur leurs activités et résultats. BW Energy, TotalEnergies, Perenco, ou encore Maurel & Prom publient régulièrement leurs chiffres de production, leurs investissements et leurs résultats financiers. Une dynamique qui répond à une exigence de gouvernance de plus en plus partagée au niveau international, et qui permet également aux autorités gabonaises, aux partenaires économiques et à l’opinion publique de mieux apprécier la contribution réelle de ces opérateurs au développement national. 

Mais dans cet élan de transparence, un silence persistant interroge : celui d’Assala Energy, pourtant opérateur stratégique et désormais entièrement contrôlé par l’État gabonais. À titre d’exemple, BW Energy vient de publier un chiffre d’affaires record de 239,36 millions USD (143,1 milliards de fcfa) au premier trimestre 2025, dont 86,4% générés par ses activités au Gabon. L’entreprise a exporté 3,2 millions de barils, avec un prix moyen du brut local à 74,8 USD le baril, en légère hausse par rapport à l’an passé. Maurel & Prom, autre acteur significatif du bassin sédimentaire gabonais, communique également sur ses volumes produits, ses investissements de modernisation et ses perspectives à moyen terme. 

Perenco, bien que plus discret, fournit des éléments clés dans ses rapports consolidés, notamment sur ses champs opérés à travers sa joint-venture avec l’État gabonais. TotalEnergies, quant à elle, demeure une référence mondiale en matière de transparence, même si sa présence au Gabon s’est progressivement réduite. Dans ce contexte de clarté financière et de suivi des indicateurs de performance, l’opacité d’Assala Energy contraste fortement. 

Nationalisée en 2023 par le gouvernement de transition, l’entreprise est désormais une filiale à 100% de l’État via la société Gabon Oil Company. Pourtant, depuis cette prise de contrôle, aucun rapport d’activité n’a été publié, aucun chiffre de production communiqué, aucune donnée financière accessible, alors même qu’Assala exploite plusieurs des champs les plus productifs du pays, notamment Rabi Kounga, Gamba-Ivinga et Toucan.

Ce silence opaque soulève des inquiétudes sur la gouvernance de cette entreprise d’importance nationale. Contrairement à BW Energy, qui détaille chaque trimestre ses investissements, ses charges d’exploitation, et ses perspectives, Assala semble fonctionner en vase clos. Une situation paradoxale dans un contexte où l’État gabonais revendique plus de transparence et une meilleure redevabilité dans la gestion des ressources publiques.

La rétention d’information sur les activités d’Assala pose également un défi budgétaire. En l’absence de communication claire, difficile pour le Trésor public, la Direction générale des impôts ou même les partenaires internationaux d’évaluer précisément la contribution fiscale d’Assala ou son impact réel sur les recettes pétrolières nationales. Alors que le gouvernement ambitionne de mieux piloter les recettes extractives et d’attirer les investisseurs dans un cadre juridique assaini, ce mutisme institutionnel fragilise la crédibilité du pays.

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