samedi 18 janvier 25
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    Gabon : entre comédie et complicité, le spectacle permanent de la corruption

    le coup de coeur

    Le 9 décembre dernier, comme chaque année, le Gabon a célébré la Journée internationale de lutte contre la corruption avec un thème prétendument pertinent : « La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans le secteur des transports ». Pourtant, derrière les discours officiels, cette journée ressemble davantage à une routine bien rodée qu’à un véritable engagement contre ce fléau.

    Raymond Ndong Sima, le Premier ministre de la Transition, a fait appel à la mobilisation des ressources pour inverser la tendance. Ce discours semble presque réchauffé, une promesse lancée dans le vide alors que les pratiques corruptives continuent d’alimenter le quotidien des Gabonais. Loin des belles paroles, la réalité est tout autre : obtenir un permis, se faire livrer des services ou même prendre place dans un avion nécessite bien souvent de s’acquitter de quelques billets informels. 

    Nestor Mbou, président de la commission en charge de la lutte contre la corruption, évoque le périlleux lien entre corruption et inefficacité. Mais dans ce système où chaque opportunité de profit personnel prend le pas sur la sécurité collective, les dénonciations sonnent comme des cris dans le désert. Dans le secteur des transports, licences et permis échangés contre pot-de-vin ne sont plus des exceptions, mais la norme. 

    LIRE AUSSI : Gabon : des réformes urgentes pour briser le cycle de la corruption et relancer le développement

    Au-delà des déclarations officielles, le Gabon semble enfermé dans un cycle où la corruption reste indispensable à la survie économique informelle. Les citoyens sont incités à dénoncer, mais dans un environnement où le lanceur d’alerte devient la cible, qui osera braver ce risque? Ce qui se prétend transparence s’apparente davantage à une façade.

    Ainsi, à chaque nouvelle édition de cette journée dédiée à la lutte anticorruption, le Gabon apparaît comme le théâtre d’un spectacle où chacun joue sa partition : les politiques promettent, mais le système perdure, implicite et inchangé. La question demeure : jusqu’à quand le Gabon tolérera-t-il que cette farce continue?

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