Le Parti démocratique gabonais (PDG), anciennement dirigé par Ali Bongo Ondimba, a traditionnellement joué un rôle clé dans la politique du pays. Depuis le coup d’État de 2023, ce parti a pris une position ambiguë vis-à-vis du référendum constitutionnel, notamment en soutenant toutes les réformes proposées. Cette prise de position a suscité des interrogations, notamment sur la manière dont le PDG pourrait influencer le processus démocratique et sur les implications pour les futures élections présidentielles.
Bien que le PDG ait perdu sa principale figure de proue avec la chute d’Ali Bongo, il reste un acteur politique puissant, et ses positions sur la révision constitutionnelle sont largement scrutées. La prise de position du parti sur le renforcement du pouvoir exécutif soulève des inquiétudes sur la possibilité d’une réédition du système Bongo-PDG, où les institutions seraient encore sous contrôle d’une seule force politique. Tel un phénix renaissant de ses cendres, le parti semble avoir repris du poil de la bête alors qu’il a été vertement et ouvertement critiqué par le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema après sa prise du pouvoir.
Un moyen de se maintenir au pouvoir ?
Les critiques estiment que ce soutien pourrait fausser le caractère démocratique du référendum, en particulier si la révision constitutionnelle est perçue comme un moyen pour le PDG de se maintenir au pouvoir. Un tel processus pourrait entraîner un retour aux anciennes pratiques politiques, marquées par l’autoritarisme, et nuire à la crédibilité du référendum aux yeux de la population gabonaise et de la communauté internationale.
La position du PDG pourrait aussi avoir des conséquences sur l’opposition politique et sur la diversité des voix exprimées lors du référendum. D’ailleurs, la position tout aussi ambiguë d’Alain-Claude Bilie-By-Nze n’y change pas grand chose. Le PDG est connu pour avoir fabriqué des opposants pour affaiblir l’opposition réelle.
Vigilance
L’influence continue du PDG risque de rendre difficile l’émergence d’un véritable pluralisme politique, essentiel pour le bon fonctionnement d’une démocratie. Dans un tel contexte, les Gabonais doivent être vigilants face à ce soutien apparent du PDG, car un référendum dans un tel climat de partisanerie politique pourrait ne pas refléter les désirs réels de la population.
Une vraie réforme démocratique nécessite un processus plus inclusif, dans lequel toutes les parties prenantes, y compris l’opposition, sont impliquées de manière équitable. Cependant, la position des dirigeants actuels reste ambiguë à ce sujet. Le rôle du PDG dans ce référendum est donc un enjeu majeur, et sa position pourrait bien déterminer l’avenir politique du Gabon dans les années à venir.