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Gabon : la Banque mondiale apporte 6% du montant nécessaire à la réhabilitation des infrastructures

le coup de coeur

Le 12 juin 2025, la Banque mondiale a approuvé un financement de 150 millions de dollars, soit environ 85 milliards de fcfa, pour appuyer le Projet d’aménagement et de développement des infrastructures du Gabon (PADIG). Derrière cette annonce à la tonalité engageante se cache une réalité plus contrastée : ce financement ne représente qu’une fraction minime, environ 6%, des besoins estimés pour la réhabilitation et la modernisation des infrastructures urbaines du pays, évalués à plus de 1300 milliards de fcfa selon les documents du Plan national de développement (PNDT 2024-2026).

Le PADIG met l’accent sur les villes secondaires comme Oyem, Lambaréné, Koulamoutou, Franceville, Mouila, Lebamba et Ndendé, où le déficit en services urbains essentiels est criant. Routes, réseaux d’assainissement, écoles publiques, espaces verts : les investissements annoncés visent à renforcer la résilience climatique et à améliorer le cadre de vie. Mais l’effet d’entraînement attendu reste limité, faute de moyens suffisants pour engager une dynamique véritablement nationale de transformation urbaine.

L’enjeu de l’urbanisation mal maîtrisée

« Le Gabon a l’un des niveaux d’urbanisation les plus élevés d’Afrique, avec plus de 90% de la population vivant dans les villes », rappelle Cheick F. Kante, directeur de division pour le Gabon à la Banque mondiale. Toutefois, l’urbanisation n’a pas produit les effets escomptés en matière de développement économique, en particulier dans les centres secondaires marginalisés des dynamiques nationales. À ce titre, le projet vise à poser les bases d’une politique d’aménagement plus équilibrée, avec un volet important de renforcement des capacités des collectivités locales.

L’approche intégrée du PADIG accorde une place importante à la réduction des risques d’inondation, enjeu croissant dans un pays fortement exposé aux aléas climatiques. Les inondations répétées de ces dernières années à Libreville, Port-Gentil ou Franceville ont démontré les limites de la politique d’entretien urbain. Mais les montants mobilisés restent insuffisants au regard de l’ampleur des travaux nécessaires pour sécuriser durablement les zones critiques.

L’un des apports structurels attendus de ce projet réside dans l’appui à la gouvernance urbaine. En ciblant la planification urbaine, la gestion des données foncières et les outils de programmation budgétaire locale, le projet cherche à corriger une fragmentation des responsabilités et un déficit chronique de coordination. Il s’agit de rendre les villes plus autonomes dans la gestion des équipements publics et des investissements locaux.

Un financement utile, mais à inscrire dans une stratégie plus ambitieuseSi les 85 milliards de fcfa octroyés représentent une bouffée d’oxygène pour les municipalités bénéficiaires, le financement de la Banque mondiale reste très en deçà des besoins globaux, estimés à plus de 1300 milliards de fcfa pour répondre aux urgences infrastructurelles du pays. Cette intervention devra donc s’inscrire dans un schéma plus large, mobilisant les ressources nationales, les partenariats publics-privés et les autres bailleurs, pour produire une transformation visible et durable du paysage urbain gabonais.

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