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Vie chère : les prix montent, les réponses du gouvernement gabonais tardent 

le coup de coeur

Depuis 2022, les Gabonais font face à une flambée des prix qui grignote leur pouvoir d’achat. Que ce soit le riz, le carburant, les loyers ou les médicaments, tout coûte plus cher. L’inflation, qui dépasse les seuils historiques en zone CEMAC, est devenue un sujet de préoccupation quotidienne. Pourtant, les réponses politiques restent timides, mal ciblées, voire absentes. Le gouvernement invoque la conjoncture internationale, mais oublie d’interroger ses propres mécanismes internes.

Le récent rapport de mai 2025 de la Commission économique pour l’Afrique (CEA) sur la diversification, souligne que l’inflation en Afrique centrale n’est pas seulement importée. Elle est aussi le produit d’une faible capacité productive locale, d’une dépendance excessive aux importations et d’une mauvaise régulation des circuits de distribution. Au Gabon, ces failles sont criantes. L’agriculture est sous-exploitée, l’industrie agroalimentaire inexistante, et les réseaux de distribution sont monopolisés par quelques groupes qui fixent les prix à leur convenance.

Face à cette situation, les instruments de réponse restent limités. La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) a relevé ses taux, mais cette situation freine aussi l’accès au crédit pour les ménages et les entreprises. Le gouvernement, lui, s’est contenté de quelques exonérations fiscales temporaires sur certains produits. Une mercuriale. Et c’est tout! Des mesures insuffisantes pour contenir une inflation devenue structurelle. Le marché continue à évoluer sans boussole.

Un contrôle des prix tabou, une régulation molle…

Le problème est aussi politique. Le contrôle des prix est tabou, la régulation du commerce est molle, et les subventions sont mal ciblées. On préfère tolérer une flambée des coûts que de s’attaquer aux cartels, aux marges abusives et aux dysfonctionnements de la chaîne logistique. Pourtant, ce sont ces éléments qui pèsent le plus sur les dépenses des ménages les plus vulnérables. L’inaction actuelle alimente un ressentiment social grandissant.

Pour contenir l’inflation, le Gabon devra agir sur trois fronts : relancer la production locale, mieux encadrer les importations et structurer les circuits de distribution. Toute chose qui implique une stratégie volontariste de soutien aux filières agricoles, une politique industrielle ciblée, et un vrai courage politique face aux intérêts installés. Le reste, à l’image de la futur centrale d’achat, n’est que cosmétique. Laisser l’inflation courir, c’est affaiblir les classes moyennes. Celle-là même qui doit soutenir l’économie par l’épargne et la consommation. 

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