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Gabon : le boom du marché des équipements rechargeables face aux délestages à répétition

le coup de coeur

Alors que les délestages se multiplient, plongeant des milliers de foyers gabonais dans l’obscurité un peu plus chaque jour, un marché parallèle est en plein essor : celui des équipements permettant de pallier l’absence d’électricité. Ventilateurs rechargeables, lampes solaires, ampoules à batterie intégrée, et groupes électrogènes connaissent une explosion des ventes, notamment grâce au commerce en ligne et à l’importation massive de produits chinois.

Face à l’imprévisibilité des coupures d’électricité, les ménages gabonais investissent de plus en plus dans ces solutions alternatives. Les estimations chiffrées témoignent d’un engouement réel. Un ventilateur rechargeable coûte en moyenne entre 35 000 et 50 000 fcfa, une lampe rechargeable, selon sa capacité et sa taille, varie entre 2 000 et 6 000 fcfa, une ampoule LED rechargeable s’affiche à environ 3 500 fcfa, un groupe électrogène d’entrée de gamme se négocie entre 100 000 et 250 000 fcfa, selon la puissance.

Si on considère que ce marché touche une part croissante de la population. Si l’on considère qu’environ 200 000 à 350 000 ménages à Libreville et dans d’autres grandes villes ont déjà investi dans au moins un de ces équipements, on mesure l’ampleur du phénomène. Avec un ticket moyen d’achat de 25 000 à 40 000 fcfa par ménage pour ces équipements, le chiffre d’affaires généré par ce secteur pourrait représenter entre 5 et 14 milliards de fcfa.

Le commerce en ligne, un canal de distribution privilégié

Les plateformes de vente en ligne, les réseaux sociaux et les importateurs locaux profitent largement de cette dynamique. WhatsApp, Facebook Marketplace et des boutiques spécialisées sur des sites locaux deviennent les principaux canaux d’approvisionnement. Certains commerçants déclarent avoir doublé voire triplé leur volume de ventes en l’espace de quelques mois, preuve que la demande ne faiblit pas. 

Un phénomène qui s’étend au-delà de Libreville

Si la capitale concentre l’essentiel des ventes, l’intérieur du pays n’est pas en reste. Des villes comme Port-Gentil, Franceville et Oyem voient elles aussi un essor des solutions alternatives face aux pannes d’électricité récurrentes. Les produits solaires, en particulier, gagnent du terrain dans les zones rurales où l’accès à l’électricité reste précaire.

LIRE AUSSI : Gabon : malgré l’administration provisoire, la SEEG s’enlise dans la crise et les délestages s’intensifient

En attendant des solutions durables de la part du gouvernement et de la SEEG, les consommateurs gabonais s’organisent. Ce boom du marché des équipements alternatifs est symptomatique d’un désengagement progressif de l’État dans la fourniture d’un service public essentiel. Mais si cette tendance profite aux commerçants et aux importateurs, elle révèle aussi une perte de confiance des citoyens envers la capacité des autorités à résoudre la crise énergétique.

Dans un pays où l’électricité demeure un enjeu stratégique, le succès fulgurant de ces équipements traduit un paradoxe : alors que le Gabon regorge de ressources naturelles et ambitionne une industrialisation accrue, ses habitants doivent se tourner vers des solutions palliatives pour assurer un minimum de confort au quotidien.

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