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Gabon : malgré l’administration provisoire, la SEEG s’enlise dans la crise et les délestages s’intensifient

le coup de coeur

Malgré la mise sous administration provisoire de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) en août 2024, la situation ne s’est pas améliorée. Au contraire, les difficultés se sont aggravées, plongeant le pays dans une crise énergétique sans précédent. Les délestages, autrefois occasionnels, sont désormais devenus une norme, impactant aussi bien les ménages que les entreprises. Plusieurs mois après la reprise en main par les autorités, les Gabonais continuent de subir des coupures intempestives, parfois prolongées sur plusieurs heures. 

En effet, ces interruptions, censées être des mesures temporaires pour stabiliser le réseau, semblent aujourd’hui s’inscrire dans la durée, alimentant la frustration et l’inquiétude des usagers. Face à l’ampleur du problème, les changements au sein de l’administration provisoire de la SEEG se sont accélérés. En décembre 2024, Jean Liévin Idoundou Manfoumbi, nommé administrateur provisoire après la décision du président Brice Oligui Nguema, a été remplacé après seulement 110 jours de fonction. Son successeur, Steeve Saurel Legnongo, un ancien de Parthénon Finance, a pris les rênes d’une entreprise toujours embourbée dans ses difficultés. 

Ce remaniement précipité parviendra-t-il à redresser la barre ?

Ce remaniement précipité montre des signes de difficultés lourdes rencontrées par les autorités pour redresser rapidement la SEEG, qui reste confrontée à des problèmes structurels majeurs et à une mauvaise gestion chronique. L’opinion publique s’interroge de plus en plus sur la capacité réelle du gouvernement de transition à tenir ses promesses d’amélioration des services publics essentiels. Pour tenter de limiter l’effondrement total du réseau électrique, la SEEG a mis en place un programme de délestages rotatifs. 

Dans les faits, les habitants du Grand Libreville, et de plusieurs autres localités, doivent composer avec des coupures pouvant atteindre trois heures, répétées deux à trois fois par jour. Ces interruptions, qui devaient être ponctuelles, sont devenues un fardeau quotidien, affectant les commerces, les écoles et les services hospitaliers. Les entreprises, déjà fragilisées par le climat économique difficile, voient leur activité paralysée par ces coupures incessantes. La dépendance du Gabon à des infrastructures vieillissantes et sous-dimensionnées est mise en lumière par cette crise, soulignant l’urgence d’investissements massifs pour moderniser le secteur de l’énergie.

La gestion de la SEEG plus que jamais en cause 

Si la SEEG justifie ces coupures par des difficultés d’approvisionnement en eau pour ses barrages hydroélectriques, notamment en raison de la saison sèche, cette explication ne convainc pas les Gabonais, lassés des promesses non tenues. Les experts soulignent que la crise ne peut pas être uniquement attribuée aux conditions climatiques, mais résulte aussi d’un manque de vision à long terme et d’une mauvaise gestion des ressources énergétiques. Le récent conflit avec l’entreprise britannique Aggreko, fournisseur de centrales thermiques, illustre bien les tensions financières qui minent l’opérateur national. Le retard de paiement d’une dette de 15 milliards de fcfa avait failli entraîner l’arrêt total de certaines centrales, aggravant encore plus la situation.

Les autorités ont bien tenté d’apporter des solutions, en annonçant la digitalisation et la sécurisation du système informatique de la SEEG, ainsi que la création d’une direction de la lutte contre la fraude. Mais ces mesures tardent à produire des effets concrets. En parallèle, la remise de 22 500 compteurs et la réduction des frais d’installation annoncées en août 2024 n’ont pas suffi à apaiser la colère des consommateurs, qui continuent de subir des services de plus en plus dégradés. Le climat social devient de plus en plus tendu, et la question de la viabilité même de la SEEG commence à se poser.

En dépit de tous les ajustements et des changements successifs de dirigeants, la SEEG peine à retrouver un fonctionnement normal. Les Gabonais, fatigués de vivre au rythme des délestages et des promesses non tenues, attendent des actes forts et une réelle restructuration du secteur énergétique. À mesure que la crise s’intensifie, la pression monte sur le gouvernement de transition, qui devra rapidement trouver des solutions durables sous peine de voir la colère populaire s’exprimer avec plus de virulence.

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