Le gouvernement prévoit de ramener le taux d’endettement à 39,1% du PIB en 2027, contre 55,7% en 2024 selon les données de la Direction générale de la dette. Cette baisse serait le fruit d’une réduction progressive du recours à l’emprunt, combinée à une croissance modérée du PIB. Le document relatif à la stratégie d’endettement précise que « le taux d’endettement passerait de 55,7% en 2024 à 39,1% en 2027, soit une baisse de 16,6 points de pourcentage. » Or, le gouvernement prévoit d’ores et déjà un recours massif à l’emprunt.
À long terme, cette dynamique se poursuivrait jusqu’à atteindre une moyenne de 29,9% sur la période 2025-2039. Ce niveau serait inférieur au seuil stratégique national de 35%. Cependant, cette prévision repose sur des hypothèses de croissance économique constantes et sur une maîtrise des dépenses, ce qui reste à démontrer. « En définitive, sur la période 2025-2039, le taux d’endettement évoluerait continuellement à la baisse. »
Le défi est double : réduire l’endettement sans freiner les investissements publics nécessaires à la croissance. Or, si les investissements productifs stagnent, la croissance attendue ne se matérialisera pas, compromettant ainsi toute la stratégie. Le taux implicite d’intérêt reste stable à 4,5 %, ce qui représente un coût élevé si les retours sur projets ne sont pas rapidement observables.
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Il existe une réelle opportunité à condition d’orienter les emprunts vers des secteurs à fort potentiel de croissance (infrastructures, agriculture, numérique). Mais cela exige une planification rigoureuse et une évaluation continue des résultats. Une dette bien utilisée est un levier, une dette mal gérée est un fardeau.
Pour que cette trajectoire devienne réalité, la rigueur budgétaire doit s’imposer comme priorité nationale. Le gouvernement devra résister à la tentation de surendettement et renforcer la transparence dans la gestion des fonds publics. Cette discipline est la seule garantie d’un avenir soutenable. Or, l’opacité qui entoure la gestion d’Assala, plus grosse opération financière de l’ère Oligui Nguéma, questionne sur cette nécessité de transparence.