Le sous-sol gabonais n’a pas encore livré tout son potentiel. La société Panoro Energy ASA, en partenariat avec BW Energy et la Gabon Oil Company, vient de confirmer une importante découverte pétrolière dans le puits Bourdon, situé au sud-est de la plate-forme MaBoMo, dans le permis offshore Dussafu Marin. D’après une évaluation préliminaire, ce nouveau gisement renfermerait 56 millions de barils de pétrole en place, dont 25 millions de barils techniquement récupérables.
Un atout majeur
Ce forage d’évaluation, baptisé DBM-1 ST2, a atteint une profondeur totale de 4 731 mètres à l’aide de la plate-forme auto-élévatrice Borr Norve. Les données géologiques collectées indiquent une colonne brute de 35 mètres, avec environ 11 mètres de pétrole net dans la formation Gamba. Cette formation, déjà exploitée avec succès dans d’autres zones du bassin sédimentaire gabonais, confirme ici une nouvelle fois son attractivité.
La situation géographique du puits Bourdon constitue un autre atout majeur : il se situe à 15 kilomètres du FPSO BW Adolo, une unité flottante de production, stockage et déchargement déjà en service dans la région, et à 7,5 kilomètres de la plate-forme MaBoMo. Cette proximité devrait faciliter l’intégration de Bourdon dans le réseau existant et permettre une mise en production rapide, à des coûts maîtrisés. BW Energy, opérateur du permis avec 73,5% de participation, travaille activement à évaluer la viabilité commerciale du projet avec ses partenaires.
Une dynamique positive pour le secteur pétrolier gabonais
Cette annonce intervient dans un contexte de relance de l’exploration offshore au Gabon, marqué par une stratégie de redynamisation du secteur des hydrocarbures. Le gouvernement gabonais, à travers la Gabon Oil Company (9 % de participation dans Dussafu), continue de soutenir activement les investissements étrangers, tout en s’assurant des retombées économiques pour le pays. Panoro Energy, qui détient 17,5% du permis, s’inscrit dans cette dynamique, poursuivant ses investissements dans un portefeuille de projets en Afrique subsaharienne.
Au-delà du Gabon, cette découverte renforce l’attractivité de l’ensemble du Golfe de Guinée, où plusieurs pays comme le Congo-Brazzaville, la Guinée équatoriale ou encore le Nigeria, intensifient leurs campagnes d’exploration pour compenser le déclin naturel des champs matures et répondre à la demande énergétique croissante. Dans ce contexte, le permis Dussafu, historiquement actif, pourrait devenir un pilier stratégique de la production gabonaise à l’horizon 2026-2027.
Les prochains mois seront déterminants
Avec cette évaluation positive, une phase de développement accélérée pourrait être envisagée pour le puits Bourdon. Si les études complémentaires confirment les volumes exploitables et la qualité du brut, les partenaires du permis devront soumettre un plan de développement au gouvernement gabonais. Celui-ci pourrait inclure l’installation de nouveaux équipements, ou un raccordement aux infrastructures existantes, en particulier au FPSO BW Adolo.
Alors que le Gabon mise sur une meilleure valorisation de ses ressources pour financer sa transition économique et écologique, la gestion stratégique de nouvelles découvertes comme Bourdon pourrait jouer un rôle clé. Les prochains mois seront donc déterminants pour le futur de ce champ, qui incarne à la fois les promesses du sous-sol gabonais et les défis d’un secteur pétrolier en pleine mutation.