Le Syndicat national de la direction générale des transports terrestres (SYNADGTT) a annoncé une grève générale depuis le 16 juillet, en réponse à la non-prise en compte de leurs revendications par le ministre de tutelle, le capitaine de vaisseau Dieudonné Loïc Ndinga Moudouma. Cette décision arrive après presque onze mois de tensions croissantes entre les agents syndiqués et le ministre, accusé de “gouverner d’une manière autocratique et méprisante des attentes du personnel”.
Les agents ont pris soin de formaliser leurs doléances, adressant le 15 juillet une missive au président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Dans cette lettre, ils dénoncent un climat interne “empreint de menaces, d’intimidations et de trafic d’influence, attribué à une mauvaise interprétation des textes régissant l’institution et à une administration dysfonctionnelle, caractérisée par des conflits de compétences persistants entre les services du ministère (DGTT, DGSR, CNEPC, CNEDDT)”. Les accusations fusent, qualifiant le ministre de refuser tout dialogue constructif avec les partenaires sociaux et de maintenir un comportement réfractaire à la contradiction, rappelant les pratiques des régimes passés.
Des accusations graves
Le président du SYNADGTT, dans la correspondance, accuse également le ministre de nourrir volontairement des conflits de compétences et de ne pas suivre une gestion réglementaire. Le refus permanent du ministre de communiquer de façon transparente avec ses partenaires sociaux est notamment souligné, une attitude qui, selon le syndicat, contribue à la dégradation du climat de travail et à la désorganisation au sein du ministère.
Un appel à l’aide au président de la Transition
Face à cette situation critique, le SYNADGTT a déclenché une grève à l’unanimité, suite à l’expiration du délai légal du préavis de grève déposé. Le SYNADGTT a naturellement décidé de “lancer le mouvement d’humeur faisant suite à la non-prise en compte de [nos] revendications ô combien légitimes contenues dans le cahier de charge… et à l’expiration du délai légal du préavis de grève, déposé auprès du cabinet du ministre des Transports, de la Marine marchande et de la Mer, ainsi qu’auprès des autres grandes institutions“, précise la mettre signée du président du syndicat.
Ils interpellent directement le président de la Transition, le général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema, l’exhortant à intervenir d’une main ferme pour rectifier la situation. Les syndiqués rappellent que le président de la Transition a la responsabilité de conduire le pays à bon port et lui demandent de ne pas hésiter à écarter ceux qui ne suivent pas sa feuille de route.
Les conséquences à venir
La grève du SYNADGTT risque de paralyser le secteur des transports terrestres, aggravant les tensions et les dysfonctionnements au sein du ministère. Les observateurs soulignent l’urgence de trouver une solution rapide et efficace pour éviter une crise prolongée qui pourrait impacter sérieusement le secteur et, par extension, la population gabonaise.
Cette grève illustre les graves dysfonctionnements et la nécessité d’une refonte en profondeur de la gouvernance au sein du ministère des Transports. L’appel vibrant des agents du SYNADGTT à une intervention du président de la Transition met en lumière l’importance d’un leadership clair et d’une communication transparente pour conduire le pays vers une administration plus stable et moins conflictuelle. Pour l’heure le ministre des Transports n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations du syndicat.