Si le Gabon a affiché en 2024 un excédent commercial de 4 090,6 milliards de fcfa, en progression de 3,2% par rapport à l’année précédente, cette embellie masque une évolution préoccupante du côté des importations. Selon les données du ministère de l’Économie, le pays a vu ses achats extérieurs croître de 246,68 milliards de fcfa, soit une hausse de 12,5% en un an, bien plus rapide que celle des exportations.

Cette croissance est principalement alimentée par l’augmentation de 30,9% des importations de biens intermédiaires. Ces derniers sont essentiels aux projets d’infrastructure actuellement en cours, mais leur volume interroge sur la dépendance accrue du Gabon aux chaînes d’approvisionnement extérieures pour mener à bien son développement. 

Les biens de consommation (+2%) et les biens d’équipement (+3,9%) ont aussi contribué à cette dynamique, illustrant les besoins croissants de la population et de l’économie. Parmi les produits les plus importés figurent le lait et ses dérivés, les préparations à base de céréales, les boissons, les produits pharmaceutiques et le caoutchouc. Cette dépendance structurelle pose la question de la capacité de l’économie gabonaise à renforcer sa production locale, notamment dans l’agroalimentaire et les intrants industriels.

Si l’excédent commercial reste un indicateur favorable, sa progression limitée face à des importations en forte hausse rappelle la nécessité de diversifier davantage l’économie. Il en va de la soutenabilité à long terme de cet équilibre commercial, dans un contexte régional où la CEMAC affiche un excédent global de 6918,5 milliards de fcfa.