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Gabon : l’impact financier significatif de la suspension de l’année scolaire pour les familles gabonaises

le coup de coeur

La suspension temporaire des cours et la modification du calendrier scolaire en raison de l’élection présidentielle du 12 avril 2025 auront un impact financier direct sur les familles gabonaises. Et pour cause, on estime que plus de 60% des ménages gabonais consacrent une part importante de leurs revenus à l’éducation de leurs enfants. Avec trois semaines de vacances prolongées, de nombreux parents devront trouver des solutions alternatives de garde, ce qui représente une dépense imprévue pouvant aller de 50 000 à 150 000 fcfa par enfant dans les centres privés.

Des frais supplémentaires

Dans le même temps, les frais de scolarité dans les établissements privés risquent également d’augmenter pour compenser la prolongation de l’année scolaire jusqu’au 19 juillet. Certains établissements pourraient appliquer des frais supplémentaires de 5 à 10% pour couvrir la rémunération des enseignants et du personnel administratif. Une famille qui paye habituellement 600 000 fcfa par an pour la scolarité de son enfant pourrait ainsi voir sa facture grimper de 30 000 à 60 000 fcfa.

Selon une source, les établissements privés confessionnels et laïcs scolarisent près de 100 000 élèves au Gabon.  Une augmentation des frais de scolarité pourrait donc affecter un grand nombre de familles. En outre, de nombreux parents comptaient sur la fin de l’année scolaire en juin pour inscrire leurs enfants à des stages de formation ou leur permettre de travailler durant l’été. En 2023, près de 12 000 jeunes Gabonais âgés de 16 à 20 ans avaient un emploi saisonnier entre juillet et août, générant des revenus familiaux complémentaires. Avec la fin de l’année scolaire décalée, ces opportunités seront fortement réduites, privant certains foyers de ressources essentielles.

Fatigue accrue des enfants

Les coûts indirects ne doivent pas non plus être négligés. Une année scolaire prolongée réduit le temps de repos des enfants et peut entraîner une fatigue accrue, augmentant ainsi les besoins en accompagnement scolaire. Actuellement, de nombreux élèves des lycées urbains suivent des cours particuliers payants, avec un coût moyen de 25 000 à 50 000 fcfa par mois. La surcharge académique liée à ce réaménagement pourrait encore accroître cette dépense pour les familles souhaitant optimiser les chances de réussite de leurs enfants.

Cette suspension partielle de l’année scolaire représente donc bien plus qu’un simple ajustement administratif : elle impose des coûts financiers supplémentaires qui toucheront de plein fouet les ménages gabonais qui n’ont vraisemblablement pas été pris en compte par l’exécutif. Alors que l’inflation reste contenue à 2,1 % en 2024, selon le FMI (Fonds monétaire international), ces charges supplémentaires risquent d’affecter directement le pouvoir d’achat des familles, dans un contexte où les dépenses contraintes augmentent déjà.

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