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dimanche, février 16, 2025

Gabon: l’impact économique grandissant des partenariats avec les traders internationaux

le coup de coeur

Le retour d’Augusta Energy et l’implication de Gunvor dans l’acquisition d’Assala Energy témoignent d’une transformation du paysage économique gabonais, où les négociants internationaux prennent une place prépondérante. Cette évolution a un impact direct sur l’endettement du pays et sa capacité à financer son développement de manière autonome.

L’un des aspects les plus marquants de cette dépendance est le versement de 25 millions de dollars à Augusta Energy, qui s’ajoute aux 250 millions de dollars de préfinancement accordés en 2017 et déjà remboursés par la Sogara en 2021. Cette compensation, bien qu’elle mette fin aux contentieux juridiques, représente une charge financière importante pour l’État.

Par ailleurs, l’acquisition d’Assala Energy par GOC, financée par Gunvor, représente une opération à plus de 636 milliards de fcfa (environ 1 milliard de dollars). Cet investissement, bien qu’il renforce le contrôle de l’État sur ses ressources pétrolières, s’accompagne d’un coût financier majeur estimé à 744 milliards de fcfa, notamment en raison des engagements pris avec Gunvor. Le trader suisse ne se limite pas à un simple financement : il devient un partenaire stratégique ayant un droit de regard sur l’exploitation des ressources et pouvant influencer les décisions économiques et énergétiques du pays.

Dans ce contexte, l’approbation d’un nouveau prêt de 98,3 milliards de fcfa auprès de Cargill ne fait qu’aggraver la situation financière du Gabon. Si le financement du PUDC est essentiel pour améliorer l’accès aux services de base, il alourdit davantage la dette du pays. Le Gabon, dont la dette publique dépasse désormais les 8000 milliards de fcfa dont 7000 milliards de fcfa de dettes conventionnées, continue donc de recourir à des financements extérieurs au prix de conditions souvent opaques.

L’ensemble de ces éléments souligne une réalité inquiétante : la perte de marge de manœuvre budgétaire et économique du Gabon face aux traders et négociants étrangers. Ces derniers, forts de leur pouvoir financier, dictent désormais leurs règles, plaçant l’État dans une situation de dépendance accrue qui risque de peser lourdement sur l’avenir économique du pays.

Quand on sait que selon le Fonds Monétaire International (FMI), la viabilité de la dette gabonaise reste préoccupante. L’institution ayant mis en garde contre le risque élevé de surendettement, aggravé par une faible croissance économique (estimée à 2,6 % en 2025). La réduction de la dépendance aux financements coûteux et une meilleure gestion des recettes pétrolières pour éviter une spirale d’endettement insoutenable est plus que nécessaire, notamment avec la soutenabilité budgétaire du Gabon qui est fragilisée par des dépenses publiques peu maîtrisées, notamment avec la hausse de 95 milliards de fcfa des dépenses en biens et services en 2025 comme annoncé dans la Loi de finance. 

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