Le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) vient de matérialiser une de ses promesses dans le secteur du transport urbain en réceptionnant 417 véhicules à usage taxi au Port fluvial d’Owendo ce 23 septembre 2024. C’est dans le cas de la mise en œuvre des politiques entrepreneuriales prônées par le Président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema que les premières dotations ont été reçues par le ministère des Transports.
Le projet «un Jeune, un Taxi» sous sa supervision permet de résorber la problématique du chômage qui touche 40% de la jeunesse gabonaise. En effet, depuis sa prise de pouvoir le 30 août 2023, le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) se dévoue à la recherche des alternatives économiques au profil de la jeunesse gabonaise dépourvue d’emploi, et dans la perspective de nationaliser un secteur transport urbain sous-exploité et fortement tributaire de l’apport des communautés étrangères à près de 90% (selon les récentes déclarations du Chef l’État), le défis du CTRI revêt à n’en point douter une triple dimension.
La mise en œuvre de la politique d’auto-emploi
La politique d’auto-emploi permettra de juguler d’une façon pérenne la problématique du chômage des Gabonais. Les retombées socio-économiques d’une telle politique sont importantes et non-négligeables. Sur le court terme, elle permet de réduire progressivement le nombre de demandeurs d’emploi surtout avec l’extension de ladite politique au reste du pays. Si dans la capitale gabonaise, les premières acquisitions offrent à plus de 400 jeunes un auto-emploi, la généralisation de cette politique pourrait permettre une croissance exponentielle du nombre des jeunes auto-entrepreneurs. Sur le moyen terme,on assistera à une renationalisation de ce secteur d’activité par l’État et une redéfinition des coûts de transport dispendieux dans un secteur en déshérence pour les Gabonais. Enfin sur le long terme, cette renationalisation sera complète et effective de ce secteur comme l’envisage le Président de Transition qui entend remettre 100% de ce secteur aux nationaux.
La reconquête d’un secteur d’activité économique fortement libéralisé
Dans ses nombreuses allocutions, le Chef de l’Etat ne rate pas l’occasion d’évoquer la reprise en main d’un nombre important de secteurs d’activité. Dans sa recherche d’alternatives économiques, il en a fait du secteur du Transport une priorité nationale au même titre d’autres activités telles que celui du pétrole avec l’exemple d’Assala Gabon. Peut-être veut-il choisir la nationalisation des secteurs d’activité comme angle d’attaque pour résorber la problématique du chômage. Car selon, lui une économie très libéralisé est tributaire du jeu des inégalités sociales et économiques. La politique «un jeune, un Taxi», est la poursuite de cette dynamique du CTRI dont la logique économique repose sur la priorité nationale, l’occasion d’un détachement progressif de la dépendance vis-à-vis des transporteurs non-nationaux.
Une initiative louable d’autant que le transport coûte cher aux ménages gabonais. La vision de Brice Clotaire Oligui Nguema sera sans doute la réorganisation du transport en général. A travers cela, le CTRI s’illustre sur le terrain de la reconquête lente mais progressive des clés de l’économie nationale.
Un changement de mentalité nécessaire
Le changement de mentalité nationale est un leitmotiv de la politique du CTRI. Cloisonné à la bureaucratie depuis des décennies, le CTRI ambitionne d’amener les Gabonais à l’occupation de tous les secteurs économiques. Du transport au commerce, de l’agriculture à l’entrepreneuriat, toutes les options sont envisageables à l’accélération du plan de développement du Gabon : un enjeu majeur pour la restauration du pays et de la dignité nationale. En sus, les efforts déployés ne sont pas vains. On assiste de plus en plus à une prise de conscience généralisée en matière de changement de mentalité. Le processus est encore certes lent, car à en juger par le nombre important des demandeurs d’emplois, il y a fort à faire. Cependant, une évidence se dessine et la forte dépendance des Gabonais cloisonnés à la bureaucratie décline lentement.
«Un jeune, un taxi» est une politique qui va initier les jeunes aux réalités du «terrain» et stimuler leur capacité à s’émouvoir et à se prendre en charge de façon autonome dans le but de répondre aux défis de la reconquête.
«Un jeune, un taxi», déclinaison d’une politique inégalitaire ?
Pour les classes modestes, le projet semble stigmatiser les plus démunis. En effet, pensé pour accélérer le moteur de l’insertion sociale, les critères d’éligibilité qui apparaissent dans ce projet semblent mettre au banc de la société, une frange de la population car selon les récentes données de la Banque de mondial datant de 2023 près de 40% des gabonais vivent sous le seuil de la pauvreté soit 90000 personne. En y regardant de près, il semble donc incapable de réunir les conditions nécessaires à être sélectionné pour «un jeune, un taxi».
Pour rappel, pour être éligible au projet, il faut déposer une caution d’un million deux cent mille francs cfa et une fois sélectionné, il faut un versement d’une somme quotidienne oscillant entre «20 000 et 25 000» fcfa à la Banque de l’entrepreneuriat.