spot_img

Notre devoir, servir la vérité.

spot_img

Gabon : rétrocession de la SEEG au FGIS, une mission sensible confiée à une institution fragilisée

le coup de coeur

La fin de l’administration provisoire de la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), décidée par la présidence de la République, marque une étape importante dans la gestion du service public de l’électricité et de l’eau. À compter du 28 mai 2025, la SEEG retrouve ses organes sociaux réguliers, conformément à l’Acte Uniforme OHADA. Et c’est au Fonds Gabonais d’Investissements Stratégiques (FGIS), actionnaire majoritaire, qu’il revient désormais de « prendre toutes les dispositions nécessaires en lien avec cette rétrocession de gestion ».

Une tâche délicate, tant l’urgence d’un redressement durable du secteur énergétique est criante, comme l’a illustré la panne généralisée survenue dans le Grand Libreville dans la nuit du 27 au 28 mai. Mais cette responsabilité confiée au FGIS suscite des interrogations, alors que l’institution elle-même traverse une période d’instabilité et de remise en question.

En effet, à peine quelques mois plus tôt, le FGIS a été secoué par une affaire de « faux et usage de faux » au sommet de sa direction. Ce scandale, sur fond de tensions internes et de pressions politiques, a entraîné un énième jeu de chaises musicales à la tête du Fonds. Une situation révélatrice des fragilités structurelles de cet organe pourtant central dans la stratégie d’investissement public du pays. Depuis sa création, le FGIS peine à se doter d’une gouvernance stable et d’une vision stratégique à long terme.

Cette rétrocession de la SEEG survient donc à un moment critique pour le FGIS, sommé de faire ses preuves alors que ses états de service restent contestés. En tant qu’actionnaire majoritaire, le Fonds ne peut plus se contenter d’un rôle d’investisseur passif : il doit désormais démontrer une capacité opérationnelle et stratégique. Or, la récente crise de gouvernance au sein de la structure a sérieusement écorné sa réputation, tant sur le plan national qu’international.

Les failles internes du FGIS ne sont pas seulement d’ordre éthique, elles sont aussi organisationnelles. À ce jour, des postes clés restent vacants ou pourvus de manière transitoire selon des sources internes, tandis que les audits internes commandés depuis plusieurs mois sur la gestion des participations ne sont toujours pas publiés. De nombreux observateurs redoutent que cette instabilité freine la relance tant attendue de la SEEG, notamment dans le contexte de partenariats sensibles, comme ceux engagés avec Suez pour l’expertise technique et Karpowership pour le renforcement de la capacité de production.

spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img
spot_img

Derniers Articles