Le littoral sud du gabonais s’apprête à accueillir une nouvelle phase d’exploitation pétrolière avec la mise en production imminente du gisement de Bourdon, situé dans le permis Dussafu Marin, au large de Mayumba. C’est ce qu’a confirmé la compagnie norvégienne BW Energy au ministre du Pétrole et du Gaz, Sosthène Nguema Nguema, lors d’une récente rencontre. Foré à partir du puits DM-1SST2, ce gisement offshore recèlerait, selon les premières estimations, quelque 25 millions de barils de pétrole, une réserve stratégique pour le pays.
La phase de développement repose sur l’installation d’une plateforme de production complémentaire aux infrastructures existantes déjà opérées par BW Energy sur le permis Dussafu. Cette approche modulaire permet de limiter les coûts d’investissement tout en accélérant le processus de mise en exploitation. La proximité avec les installations du champ Tortue, déjà en production, renforce cette stratégie intégrée, facilitant le traitement, le stockage et l’exportation du brut à moindre coût logistique.
Cette avancée constitue une étape majeure pour la stratégie nationale de valorisation du bassin sédimentaire gabonais. À moyen terme, la mise en production du gisement de Bourdon devrait renforcer les capacités d’exportation de BW Energy, déjà bien implantée dans le pays, tout en contribuant à la stabilisation des revenus pétroliers du Gabon dans un contexte de diversification énergétique mondiale. Pour mémoire, la production actuelle du permis Dussafu avoisine les 40 000 barils/jour et pourrait voir une hausse significative avec ce nouveau puits.
Le ministre Sosthène Nguema Nguema, qui suit personnellement le dossier, a exprimé son soutien aux équipes de BW Energy tout en appelant à un suivi rigoureux du projet, notamment sur les aspects de sécurité, de fiscalité et d’impact environnemental. Il a également insisté sur la nécessité d’intégrer davantage les PME locales dans la chaîne de valeur, dans le cadre du contenu local promu par le gouvernement de transition.
Alors que le Gabon cherche à redynamiser son secteur pétrolier, le démarrage du gisement de Bourdon pourrait envoyer un signal fort aux investisseurs. À condition toutefois que les engagements en matière de transparence, de respect des normes internationales et de retombées locales soient tenus. Le pari de Mayumba est autant technique qu’économique, dans un environnement mondial où la compétition entre gisements devient de plus en plus féroce.