Le porte-parole du gouvernement vient d’annoncer le changement de dénomination de l’aéroport international de Port-Gentil, plus connu sous le nom d’aéroport international Ali Bongo Ondimba. A partir de ce jour,  il aura désormais pour nom :  aéroport international Joseph Issani Rendjambe. D’après Séraphin Akuré-Davain, cette mesure prise en Conseil de ministre du 20 février 2025, vise à rendre hommage à un «digne» fils de la province de l’Ogooué-Maritime,  figure de proue de la vie politique gabonaise. Construite et inaugurée en grande pompe par l’ancien  Chef de l’État le 17 juin 2016, cet édifice public devient le symbole d’une reconnaissance d’un héros.

Joseph Rendjambe icône de la révolution politique 

Joseph Issani Rendjambe est né le 31 août 1939 dans les lagunes du Fernand Vaz. Il meurt le 23 mai 1990 dans un hôtel  de la capitale Libreville.  Il a vécu dans la mouvance de la Conférence nationale des années 90. Son assassinat dans des circonstances restées troubles, n’a pas encore été illucidé. Cependant, sa vie a été rythmée par un militantisme accru. À ce titre, il  fût un acteur politique et militant de la première heure avec son  compagnon de lutte  Pierre Louis Agondjo Okawe à l’heure où les vents démocratiques menaçaient de faire fondre  le  monopartisme en Afrique. Chef coutumier, intellectuel et haut fonctionnaire de l’État, Joseph Issani Rendjambe fut l’un des précurseurs du pluralisme politique au Gabon. Aujourd’hui, son pays honore la mémoire d’un homme jeté aux oubliettes de l’histoire commune par les Bongo. 

Entre Ali et Oligui, le désamour se creuse

Deux ans après le coup de force des militaires, le désamour semble se creuser avec l’ancien président déchu. La dernière intervention d’Ali Bongo dans les colonnes de Jeune Afrique et ses appels incessants à libérer sa famille des geôles de la prison où elle est détenue n’a visiblement pas arrangé les choses. Simple coïncidence ou volonté de changement, l’avenir le dira. Mais les signes sont là, de plus en plus Oligui Nguema veut marquer une rupture frontale avec l’ancien dirigeant dans la gouvernance politique du pays. Les deux hommes ne se parlent plus depuis le coup d’État du 30 août 2023, comme s’est confié l’ancien président déchu à Jeune Afrique.

Ce changement de dénomination vise, selon le porte-parole du gouvernement, à reconnaître les figures historiques qui ont sacrifié leur vie au profit de la cause commune. Cette première mesure forte doit être le début d’un long processus qui permettra la reconnaissance des héros du Gabon, parmi lesquels Germain Mba, Pierre Mamboundou, Charles Ntchoréré, pour ne citer que ceux-là.