mardi, avril 23, 2024
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    Gabon : l’arrière-pays privé d’électricité et d’eau pour défaut de fuel à la Seeg

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    D’abord timides, les coupures d’eau et d’électricité se sont intensifiées ces derniers jours dans l’arrière-pays, plongeant de nombreuses villes dans le désarroi et l’insécurité. Que se passe-t-il ?

    D’aucuns avaient d’abord cru à des coupures d’électricité isolées dans l’arrière-pays. L’affaire s’avère pourtant plus sérieuse que cela. Excepté le Grand Libreville qui est alimenté bon gré mal gré, les villes de l’arrière-pays connaissent d’intenses délestages depuis plusieurs jours, à cause de l’absence de carburant pour alimenter les groupes électrogènes de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (Seeg), à en croire l’Agence gabonaise de presse (AGP).

    Hier vendredi, le confrère signalait que Makoukou (dans la province de l’Ogooué Ivindo), ville natale de l’actuel ministre de l’Énergie, Alain Claude Bilié-By-Nzé, était était en courant alternatif depuis 48 heures. La situation est pire dans le Woleu-Ntem, où la presque totalité des villes (Mitzic, Oyem, Bitam) subit ce calvaire depuis… un mois !  Les coupures d’électricité y ont atteint un pic ces 3 derniers jours, et durent désormais de 7h à 20h, a confié un retraité Oyemois. Dans ce contexte, se désolait-il, « difficile de vaquer aux occupations habituelles, comme prendre son argent à la banque, ou récupérer un document administratif ».

    Un autre riverain se plaignait d’avoir perdu toute la nourriture de son congélateur à la suite de ces longues coupures. Et que dire des nombreuses entreprises et administrations qui y sont installées, des commerçants et leurs boutiques ? Que deviendront toute leur marchandise stockée dans les congélateurs et réfrigérateurs ? Qui remboursera ces pertes financières énormes ?

    Et comme si cela ne suffisait pas, l’eau potable est aussi devenue un bien rare dans ces localités. Uriel Abaga, journaliste gabonais actuellement en séjour à Oyem, évoquait ce samedi 16 juillet, l’incapacité pour lui et son équipe à prendre une douche, alors même qu’ils payent des chambres d’hôtel. C’est dire si la situation est dérangeante pour les populations. La question qui se pose désormais est celle de savoir de quelles avancées la Seeg et le ministère gabonais de l’Energie se vantent-ils au quotidien dans les médias, quand la couverture en eau et en électricité leur est si difficile dans un petit pays comme le Gabon?

    Car si certaines localités semblent encore épargnées par ce marasme, il faut savoir que la majorité des 52 communes du pays est alimentée en eau et en électricité grâce à des groupes électrogènes. Ces derniers ont besoin de fuel pour fonctionner. Les délestages pourraient donc s’intensifier et se généraliser les jours ou mois qui viennent.

    Vivement que cette crise de carburant que le Gabon traverse, et qui impacte désormais la Seeg, en plus du traditionnel secteur du transport, trouve une solution définitive, au risque de voir des grognes sociales à l’horizon, à quelques mois d’une présidentielle 2023 silencieuse. 

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