Alors que le service global de la dette publique a enregistré une baisse en 2024 selon la DGD (Direction générale de la dette), l’encours de la dette intérieure a connu une augmentation, atteignant 2 889,8 milliards de fcfa au 30 septembre 2024. Cette progression est principalement due à l’émission massive d’Obligations du Trésor Assimilables (OTA) sur le marché financier régional de la CEMAC. Cette tendance s’inscrit dans un contexte où l’investissement public reste relativement faible, bien qu’en hausse, passant de « 3,1 % du PIB en 2023 à 3,8 % en 2024 ».
L’endettement intérieur via le marché des titres publics présente plusieurs avantages. Il permet au gouvernement de lever des fonds rapidement, réduisant ainsi la dépendance aux créanciers internationaux. Cependant, cette stratégie doit être mise en balance avec l’évolution du crédit à l’économie, dont la croissance ralentit, passant de « 16,4 % en 2023 à 8,2 % en 2024 ». Une trop grande concentration de la dette publique auprès des banques locales pourrait réduire leur capacité à financer le secteur privé.
Un autre risque majeur est l’impact de cette dette intérieure sur le déficit budgétaire, qui s’aggrave, atteignant « -4,2 % du PIB en 2024 » et projeté à « -6,4 % en 2025 ». Cette tendance signifie que le gouvernement devra continuer à emprunter sur les marchés régionaux pour combler ses déficits, ce qui pourrait à terme fragiliser la stabilité financière du pays.
La hausse de la dette intérieure pose aussi la question du coût du financement. Avec une inflation moyenne projetée à « 2,1 % en 2024 », les taux d’intérêt sur les emprunts intérieurs restent élevés en termes réels. Ce facteur accroît la pression sur les finances publiques et pourrait rendre plus difficile le remboursement des obligations du Trésor à l’avenir.
La hausse de la dette intérieure traduit certes une volonté du gouvernement de diversifier ses sources de financement, mais elle comporte aussi des risques importants. Une gestion prudente et une amélioration des recettes publiques, qui devraient baisser de « 19,9 % du PIB en 2023 à 18,5 % en 2024 », seront essentielles pour éviter un surendettement intérieur trop important.