Le Gabon, avec une croissance du PIB de seulement 2,4% en 2023, est à un tournant économique. Le pays fait face à une baisse de la demande mondiale pour ses ressources naturelles et à une pression accrue sur les dépenses publiques. Pour stabiliser l’économie, la Banque mondiale recommande des réformes structurelles profondes. Ces mêmes réformes déjà préconisées par le Fonds monétaire international (FMI) et renchéris par des analystes locaux et internationaux.
Une priorité clé est la diversification de l’économie. En 2023, environ 70% des recettes d’exportation provenaient du secteur pétrolier, ce qui rend l’économie vulnérable aux fluctuations des prix internationaux. Le secteur du bois représente seulement 3,2% du PIB, mais avec une gestion durable, il pourrait contribuer à hauteur de 6% du PIB d’ici 2025. Le développement des secteurs non pétroliers, comme l’agriculture et les services, est essentiel pour réduire cette dépendance.
Meilleure gestion des dépenses publiques
Les réformes de la gestion des finances publiques sont également cruciales. En 2023, le déficit budgétaire était de 4,5% du PIB, principalement dû à une augmentation des dépenses sociales en réponse aux tensions politiques et sociales. La Banque mondiale (BM) propose une meilleure gestion des dépenses publiques, avec un accent sur la transparence et la réduction des subventions inefficaces, qui représentaient 2% du PIB en 2023.
La lutte contre la corruption est un autre élément clé des réformes nécessaires. En 2022, le Gabon a été classé 124e sur 180 pays dans l’indice de perception de la corruption de Transparency International. L’amélioration de la gouvernance et la mise en œuvre de réformes institutionnelles sont essentielles pour rétablir la confiance des investisseurs et améliorer la performance économique à long terme.
Croissance économique
L’éducation et la santé doivent aussi être des priorités pour améliorer le capital humain. Actuellement, le taux de chômage des jeunes au Gabon est de 40%, et seulement 12% des diplômés de l’enseignement supérieur trouvent un emploi dans leur domaine. Une réforme du système éducatif, avec un accent sur la formation professionnelle, est nécessaire pour améliorer l’employabilité des jeunes et répondre aux besoins du marché du travail.
Enfin, la modernisation des infrastructures est cruciale pour soutenir la croissance économique. En 2023, seulement 20% des routes étaient pavées, ce qui entrave le commerce intérieur et les exportations. Des investissements dans les infrastructures de transport et d’énergie sont nécessaires pour soutenir une croissance économique plus inclusive. Il ne s’agit donc pas uniquement de racheter Assala et de la présenter comme un trophée. Pour réellement être « the right man at the right place », comme l’a dit récemment Robert Bourgi, Oligui Nguema et son équipe devront en faire plus.