Après la Banque mondiale, c’est désormais la Banque africaine de développement (BAD) qui suspend ses financements au Gabon. Cette décision, active depuis trois mois, a été prise en raison de l’accumulation d’impayés par le pays envers cette institution financière panafricaine, selon des sources rapportées par Direct Info.
La BAD joue pourtant un rôle fondamental dans le financement de projets stratégiques pour le Gabon, tels que la route Ndendé-Doussala et les barrages hydroélectriques de Kinguélé Aval et Ngoulmendjim. Ces infrastructures sont essentielles pour améliorer les infrastructures routières et augmenter la production énergétique nationale, éléments clés pour le développement économique et social du pays.
L’État des finances publiques : une situation alarmante
Le gouvernement gabonais a indiqué, via le ministère du Budget et des Comptes publics, que les arriérés envers la Banque mondiale atteignent 17 milliards de francs fcfa au 10 janvier 2025. Il s’agirait d’une situation passagère due à divers facteurs économiques, avec une promesse de règlement rapide.
LIRE AUSSI : Gabon: faute d’impayés, la Banque mondiale suspend à nouveau ses décaissements
Cependant, l’accumulation d’impayés envers la BAD souligne les défis financiers croissants du pays. La suspension de financements a un potentiel dissuasif sur les progrès infrastructurels et énergétiques et pourrait également éroder la confiance d’autres investisseurs et bailleurs de fonds, renforçant ainsi les conséquences économiques adverses.
Des mesures nécessaires pour renouer la confiance
Dans ce contexte fragile, le Gabon est encouragé à intensifier ses efforts pour stabiliser ses finances publiques et rétablir la confiance avec ses partenaires internationaux. Des mesures rapides pour apurer les dettes envers la BAD sont impératives non seulement pour reprendre les projets laissés en suspens mais aussi pour éviter toute autre suspension de soutien financier.
En attendant, l’incertitude plane sur l’avenir des grands projets financés par la BAD, ce qui pourrait accentuer les tensions économiques et sociales au sein du pays, déjà mises à rude épreuve par des défis structurels et économiques préexistants.