Le Gabon se retrouve une fois de plus dans le collimateur de la Banque mondiale, qui a décidé de suspendre ses décaissements en faveur du pays. Cette décision, rapportée par Africa Intelligence, fait suite à une accumulation persistante d’impayés, une situation qui ternit davantage la relation entre Libreville et l’institution financière internationale.
La Banque mondiale avait déjà interrompu ses versements en juin 2024 pour les mêmes raisons. À l’époque, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, avait souligné que le Gabon avait accumulé des arriérés de paiement d’environ 10 milliards de fcfa. Cette situation avait entraîné une suspension des décaissements, révélant des dysfonctionnements dans la gestion financière du pays.
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Cette nouvelle suspension reflète une gouvernance économique jugée peu orthodoxe par plusieurs observateurs. Les partenariats multilatéraux semblent être un défi constant pour Libreville, qui peine à maintenir une relation de confiance avec ses créanciers internationaux. Cette accumulation d’arriérés est perçue comme un signe de fragilité dans la gestion des finances publiques, malgré les promesses répétées de redressement.
Des engagements financiers en péril
Le portefeuille de la Banque mondiale au Gabon comprend actuellement trois projets actifs, totalisant 214,5 millions de dollars. À cela s’ajoutent les engagements de la Société financière internationale (IFC), qui s’élèvent à 111,3 millions de dollars, et ceux de l’Agence multilatérale de garantie des investissements (MIGA), avec trois projets d’un encours brut total de 118,1 millions de dollars. Cependant, ces engagements sont désormais menacés par la suspension des décaissements.
La Banque mondiale a clairement exprimé sa frustration face à l’incapacité de Libreville à respecter ses obligations financières. Une source proche de l’administration gabonaise a confirmé la suspension à nos confrères de conjonctures.net, indiquant que des efforts sont en cours pour remédier à la situation. Face à cette nouvelle suspension, le Gabon doit rapidement adopter des mesures correctives pour restaurer la confiance de ses partenaires financiers.
La Banque mondiale, tout en préparant une communication officielle sur cette décision, insiste sur la nécessité pour le Gabon de réformer sa gestion des finances publiques. Une gouvernance plus rigoureuse et une meilleure gestion des ressources internes seront cruciales pour éviter de nouvelles sanctions et garantir la poursuite des projets de développement. Ce nouvel épisode de suspension met en lumière les défis économiques persistants du Gabon et souligne l’urgence de réformes structurelles pour assurer la viabilité financière du pays à long terme.