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Gabon : les recalés du concours de l’ENA en grève de la faim devant le parvis de l’Assemblée nationale 

le coup de coeur

Plus d’une  centaine de recalés du dernier concours pour l’entrée à l’Ecole nationale d’administration  ont entamé depuis le 10 janvier  dernier, un mouvement de grève de la faim devant les locaux du palais Léon Mba abritant les services du parlement. Cela dans le but de contester les résultats finaux du concours entachés de nombreuses irrégularités constatées lors de la dernière échéance. En dépit des nombreux recours  pour l’annulation de ce concours, les autorités gabonaises semblent jouer la tactique de l’épuisement pour faire oublier l’injustice et la fraude ostentatoire qui a prévalu lors de la proclamation des résultats, il y a trois mois. Les recalés ne déchantent pas, ils entendent mener la bataille de la  raison.

Entre résilience et  jusqu’au-boutisme 

C’est en substance le message de la grève de la faim organisée et suivie par ces jeunes Gabonais venus nombreux, répondre à l’appel du dernier recours. Faute d’avoir trouvé pleinement  satisfaction  à ces cas de fraude dûment constatés et prouvés, ce collectif n’en démord pas et leur détermination est restée infaillible face aux enjeux de la  lutte. Les recours en annulation portés  et déposés auprès des autorités de la tutelle en tête desquelles, la ministre de la Fonction publique, Louise Boukandou, le Premier ministre et le Conseil d’État, n’ont  pas suffit à mettre à plat toute  l’organisation de ce concours. En effet, plusieurs raisons encadrent cet imbroglio. Entre autres, “l’inscription des noms de  personnes n’ayant pas physiquement participé aux compositions sur la liste définitive des admis et ce, en violation flagrante de la loi et du principe d’équité en République gabonaise”, “le changement des filières pour certains candidats au départ inscrits dans  d’autres pour y être admis, la purge des candidats portant admis au profit du clientélisme”, devenu visiblement l’apanage de l’Administration publique au Gabon, sont autant des griefs que Juldas Stevince Biwagou et ses frères d’armes à la tête du mouvement s’évertuent à faire constater à l’opinion nationale.

Intensifier le mouvement

Après l’épuisement des recours, ils ont jugé nécessaire d’intensifier le mouvement de revendications en allant camper devant la représentation nationale en vue de susciter hypothétiquement de la part des députés de la Transition, une interpellation de la ministre de la Fonction publique lors des séances de questions au gouvernement.  Peme Charles, l’un des protagonistes de cette lutte  s’exprime :  « nous sommes allés faire le sit-in devant le Parlement car nous n’avions nulle part où aller. Nous avons essuyé des fins de non-recevoir de la part du Conseil d’État et de la Primature devant lesquels nous avons déposé des recours, l’Assemblée nationale étant la Maison du peuple, permettra d’attirer l’attention de l’opinion publique sur le dénouement de cette affaire qui perdure», laisse-t-il entendre. 

La « Maison du peuple » comme ultime rempart ?

Le silence des autorités administratives et politiques face à cette affaire qui dure déjà plusieurs mois, n’aura pas fait tarir la détermination et le parcours des recalés qui en se mettant en grève de la faim devant la maison du peuple espèrent accroître auprès de l’opinion  nationale, un intérêt accru qui pourrait changer la donne et révéler les dessous d’une affaire qui secoue de nombreux concitoyens. De ce qui ressort, les preuves de cette supercherie d’envergure sont accablantes et selon eux, les luttes menées ne sont pas le fruit  d’un boycott, mais le résultat d’une collecte minutieuse des preuves. Au regard de toutes ces infractions, pourquoi la ministre de la Fonction publique s’obstine-t-elle à réfuter l’évidence ? Ces preuves ne sont-elles pas suffisantes pour trancher et reprendre la tenue de ce concours ? Autant d’interrogations devant lesquelles les recalés  ne semblent pas  avoir une réponse claire.

L’absence d’un cadre de dialogue et d’échanges permanent a clairement jeté le voile de l’incertitude de ce qui adviendra de cette lutte à mesure que le temps éclipse avec lui les maigres espérances des contestataires. Cela dit pour Peme Charles : « depuis que nous avons introduit les recours les 14 (auprès de la primature) et 15 octobre (auprès du conseil d’État) 2024. Nous n’avons eu aucun retour de ces institutions. Soit trois mois de silence. Ce qui excède les délais de réponse et qui équivaut à un refus. C’est ce silence qui nous a motivé à faire un sit-in à l’Assemblée nationale (la maison du peuple), car nous n’avions plus aucune autre option », déclare-t-il, le regard déconcerté par le peu d’intérêt  que les autorités de la Transition accordent à ce collectif. 

L’appel au président de la Transition pour trancher en faveur du principe de l’égalité

Pour un peu plus de deux cents personnes à l’origine de cette contestation, Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la Transition doit entendre ces recalés qui ont en leur possession qui peuvent donner une autre trajectoire à la vacuité des pratiques actuelles fortement ancrées dans les pratiques administratives, lui qui n’avait pas hésité à déclaré lors de la cérémonie présentation des voeux du nouvel an, que : « le temps de l’impunité est terminé ». Tout en récriminant contre les fâcheuses habitudes qui ont longtemps émaillé le fonctionnement dans les différentes administrations au Gabon. Toutefois, ils n’entendent pas s’arrêter en chemin : « l’objectif de cette grève de la faim entamée est d’avoir une visibilité et d’attirer les plus hautes autorités, afin qu’elles se saisissent de cette affaire et que justice soit rendue », espère-t-il. 

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