Un peu plus d’un an après sa nomination au poste de ministre de l’Économie, Mays Mouissi quitte ses fonctions dans un contexte marqué par des défis économiques majeurs. Son départ intervient alors que le Gabon fait face à une dette publique colossale, estimée selon plusieurs analystes à plus de 8 000 milliards de fcfa. Cette situation préoccupante a suscité des interrogations sur les orientations stratégiques sous sa tutelle.
La décision de remplacer Mays Mouissi survient également quelques jours après un nouveau revers du Gabon face à la Banque mondiale. En effet, le pays a récemment été confronté à la suspension des décaissements de l’institution financière internationale en raison d’arriérés de paiement s’élevant à 17 milliards de fcfa. Cet épisode a mis en lumière les difficultés du gouvernement à honorer ses engagements financiers, exacerbant les tensions économiques et sociales.
Durant son mandat, Mays Mouissi a tenté de mettre en œuvre des réformes pour relancer l’économie gabonaise, frappée par la baisse des cours du pétrole et les conséquences encore pesantes de la pandémie de Covid-19. Cependant, l’augmentation significative de la dette publique et les retards dans le règlement des créances internationales ont entaché son bilan. Ces défis ont probablement pesé dans la décision de le remplacer à la tête du ministère de l’Économie.
À la suite de son départ, c’est Mark Doumba qui prend les rênes du ministère de l’Économie. Diplômé de la prestigieuse Harvard Kennedy School, Marc Doumba est un économiste et entrepreneur, reconnu pour son expertise dans les secteurs de la finance et des investissements. Fondateur de CLIKAFRIK Group, un holding d’investissements, il incarne une nouvelle génération de leaders économiques.
Toutefois, au-delà de son parcours académique et professionnel, Mark Doumba est aussi et surtout le fils d’Émile Doumba, ancien ministre des Finances sous Omar Bongo Ondimba. Cette filiation rappelle l’influence des grandes familles gabonaises dans la gestion des affaires publiques. Sa nomination suscite à la fois de l’espoir et des interrogations, alors que le Gabon cherche à sortir de l’impasse économique dans laquelle il se trouve.