La récente opération MOUELE menée par le Gabon pourrait bien devenir un modèle de référence pour les pays d’Afrique Centrale confrontés à des défis d’endettement similaires. En mobilisant plus de 1 400 milliards de fcfa pour reprofilage, titrisation et financement, le Gabon a montré qu’une stratégie proactive pouvait prévenir des crises de refinancement et redonner de la marge de manœuvre budgétaire.
En février 2025, la situation de départ était délicate : la dette intérieure gabonaise, concentrée sur le marché de la CEMAC, présentait des échéances massives à court terme, menaçant l’équilibre budgétaire. En transformant cette dette, en allongeant la maturité moyenne de 2,3 ans à 6 ans, et en obtenant des conditions de financement plus favorables, le Gabon a pris une option forte pour sa stabilité financière.
La titrisation des créances bancaires, converties en obligations du Trésor à long terme, a non seulement libéré les bilans des banques mais également restauré la confiance du secteur financier domestique. En parallèle, la levée de 338 milliards de fcfa de nouveaux financements témoigne de l’attractivité retrouvée du pays auprès des investisseurs.
Les résultats sont encourageants : 680 milliards de fcfa de gains financiers ont été enregistrés, améliorant à la fois la capacité d’investissement et la sécurité budgétaire du pays. En période de tensions économiques mondiales, cette performance permet au Gabon d’aborder l’avenir avec plus de sérénité.
Avec l’appui d’acteurs clés tels que la Banque mondiale, le FMI, la BAD et dix grandes banques régionales, l’opération MOUELE illustre comment une gouvernance financière rigoureuse peut devenir un levier de développement. Le Gabon espère désormais s’appuyer sur cette dynamique pour inspirer d’autres initiatives de refinancement dans la sous-région.