Gabon : l’affaire Gab’Oil est-elle vraiment une surprise ?

L’affaire Gab’Oil, qui dévoile des pratiques financières douteuses et des dépenses controversées au sein de cette filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), a créé une onde de choc encore perceptible aujourd’hui. Pourtant, le scandale n’est pas entièrement inattendu. En effet, dès 2023, le gouvernement avait déjà pointé du doigt des failles structurelles dans la gouvernance des établissements publics, laissant entrevoir les dérives qui secouent aujourd’hui l’entreprise pétrolière. Le projet de loi de finances de 2023 mettait en lumière une faiblesse de contrôle sur les services publics personnalisés (SPP), dont Gab’Oil fait partie, exacerbée par des pratiques managériales opaques.

Un déficit de supervision

Selon ce document budgétaire, le gouvernement avait identifié des lacunes graves, notamment « la faiblesse des tutelles technique et financière, et donc du contrôle administratif et budgétaire » des SPP. Déficit Ce déficit de supervision a contribué à l’émergence d’une perception erronée de l’autonomie de ces structures, souvent assimilée à une indépendance totale vis-à-vis de l’État central et de ses comptes. Cette autonomie mal interprétée a permis à des entités comme Gab’Oil d’opérer dans une relative opacité, rendant possible la gabegie dénoncée aujourd’hui.

LIRE AUSSI : Gabon : Landry Bongo dépense 46 millions de fcfa de Gab’Oil pour battre campagne pour le « Oui » en moins de 5 jours

En outre, le gouvernement avait souligné en 2023 « l’absence de reporting sur la performance financière des SPP », empêchant ainsi un suivi rigoureux des flux financiers. Cette carence informationnelle, décrite comme un obstacle majeur à l’efficacité du contrôle budgétaire, a contribué à la persistance de mauvaises pratiques dans la gestion de ces entités publiques. Les révélations sur les dépenses inconsidérées de Gab’Oil, telles que les 43,125 millions de fcfa consacrés aux conseils d’administration en quelques mois, illustrent les conséquences directes de ce manque de transparence.

Nécessité d’un assainissement des finances publiques

Le projet de loi de finances insistait également sur la nécessité d’un assainissement des finances publiques et recommandait des efforts pour capter les informations financières des SPP. Cependant, malgré ces intentions affichées, « les informations liées à la situation financière des SPP sont quasi-absentes de la documentation budgétaire », révélait le document. Ce constat démontre que les avertissements du gouvernement de l’époque n’ont pas été suivis d’effets suffisants pour prévenir les abus dénoncés aujourd’hui.

Ainsi, l’affaire Gab’Oil, bien que choquante, n’est que la conséquence de problèmes systémiques déjà identifiés. Ce scandale pose une question cruciale : le gouvernement et les tutelles compétentes prendront-ils enfin les mesures nécessaires pour renforcer la gouvernance et la supervision des SPP, ou d’autres Gab’Oil émergeront-ils à l’avenir ?

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L’affaire Gab’Oil, qui dévoile des pratiques financières douteuses et des dépenses controversées au sein de cette filiale de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), a créé une onde de choc encore perceptible aujourd’hui. Pourtant, le scandale n’est pas entièrement inattendu. En effet, dès 2023, le gouvernement avait déjà pointé du doigt des failles structurelles dans la gouvernance des établissements publics, laissant entrevoir les dérives qui secouent aujourd’hui l’entreprise pétrolière. Le projet de loi de finances de 2023 mettait en lumière une faiblesse de contrôle sur les services publics personnalisés (SPP), dont Gab’Oil fait partie, exacerbée par des pratiques managériales opaques.

Un déficit de supervision

Selon ce document budgétaire, le gouvernement avait identifié des lacunes graves, notamment « la faiblesse des tutelles technique et financière, et donc du contrôle administratif et budgétaire » des SPP. Déficit Ce déficit de supervision a contribué à l’émergence d’une perception erronée de l’autonomie de ces structures, souvent assimilée à une indépendance totale vis-à-vis de l’État central et de ses comptes. Cette autonomie mal interprétée a permis à des entités comme Gab’Oil d’opérer dans une relative opacité, rendant possible la gabegie dénoncée aujourd’hui.

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En outre, le gouvernement avait souligné en 2023 « l’absence de reporting sur la performance financière des SPP », empêchant ainsi un suivi rigoureux des flux financiers. Cette carence informationnelle, décrite comme un obstacle majeur à l’efficacité du contrôle budgétaire, a contribué à la persistance de mauvaises pratiques dans la gestion de ces entités publiques. Les révélations sur les dépenses inconsidérées de Gab’Oil, telles que les 43,125 millions de fcfa consacrés aux conseils d’administration en quelques mois, illustrent les conséquences directes de ce manque de transparence.

Nécessité d’un assainissement des finances publiques

Le projet de loi de finances insistait également sur la nécessité d’un assainissement des finances publiques et recommandait des efforts pour capter les informations financières des SPP. Cependant, malgré ces intentions affichées, « les informations liées à la situation financière des SPP sont quasi-absentes de la documentation budgétaire », révélait le document. Ce constat démontre que les avertissements du gouvernement de l’époque n’ont pas été suivis d’effets suffisants pour prévenir les abus dénoncés aujourd’hui.

Ainsi, l’affaire Gab’Oil, bien que choquante, n’est que la conséquence de problèmes systémiques déjà identifiés. Ce scandale pose une question cruciale : le gouvernement et les tutelles compétentes prendront-ils enfin les mesures nécessaires pour renforcer la gouvernance et la supervision des SPP, ou d’autres Gab’Oil émergeront-ils à l’avenir ?

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