Ancien candidat à l’élection présidentielle d’août 2023, Albert Ondo Ossa a tenu à exprimer son point de vue sur la date connue des futures joutes électorales prévues pour le 12 avril 2025. Cette étape marquera la fin de la Transition politique entamée il y a deux ans. Le leader de la plateforme Alternance 2025, déjuge la capacité financière, technique et matérielles des militaires (au pouvoir) à assurer le bon déroulement des opérations de vote sur l’ensemble du territoire. C’est une sortie médiatique qui emboite le pas à son allié de circonstance, en l’occurrence Alain-Claude Bilie-By-Nze.
Faire planer la menace de la non-tenue des présidentielles en avril
Albert Ondo Ossa, ancien candidat à la dernière présidentielle et potentiellement prochain candidat désigné au compte de sa plateforme Alternance 2023, ne décolère face à l’annonce de la date de la présidentielle faite par le dernier conseil de ministre du mois de janvier. Plusieurs raisons expliqueraient son opposition au choix de cette date. Entre autres, le raccourcissement et le réaménagement du calendrier électoral préalablement fixé pour août 2025.
Selon lui, “cette manigance orchestrée sournoisement au sommet de l’État jette le floue sur la fiabilité du processus lui-même et témoigne des manipulations outrancières qui plongeraient le pays dans un déni démocratique avec de graves conséquences”. Tout comme son nouveau compagnon de route dans l’opposition au CTRI (Comité pour la transition et la restauration des institutions), Bilie-By-Nze, l’universitaire entend mener des actions fortes pour faire entendre raison à Oligui Nguema et sonner le glas des effets imprévisibles de cette annonce qui ne fait pas l’unanimité au sein de la classe politique.
Pris de court, c’est sous forme de menaces à peine voilées qu’Albert Ondo Ossa se positionne contre la programmation d’une élection présidentielle anticipée, du fait qu’elle oblige les partis politiques à survoler la préparation de cette « bataille » politique, ô combien importante pour l’avenir du pays. De plus, le pays qui connaît déjà des difficultés économiques, consentirait des efforts supplémentaires. Cela fait dire à Ondo Ossa : « l’élection présidentielle fixée par le gouvernement au 12 avril 2025 n’est ni possible ni techniquement envisageable. Disons qu’elle n’aura pas lieu. Nous ferons tout […] pour qu’elle n’ait pas lieu », a-t-il déclaré.
Un ciel s’annonce brumeux dans les prochains jours
Ondo Ossa vient de donner le ton des prochains jours. Sa déclaration précédente sur la question liée à la modification du chronogramme électoral intervenue ces dernier jours, démontrent que la probabilité d’une situation de crise couvent les relations entre Brice Clotaire Oligui Nguema et certains ténors de l’opposition gabonaise. C’est le début d’un épisode qui amorce la méfiance.
Quoique le Chef de l’État veuille accélérer le processus pour permettre au pays de retrouver l’ordre constitutionnel rompu depuis 2023. Ondo Ossa formalise son point de vue en se réservant le droit de recourir à la Cour pénale internationale si le président de la Transition s’emploie à maintenir l’échéance de cette élection présidentielle. « Qu’ils (CTRI et son Chef, Ndlr) se tiennent prêts en cas de résistance à être déposés à la CPI pour cause de violation de la loi internationale, de tortures, d’assassinat […] », souligne-t-il, d’une parole ferme.
Ondo Ossa prône un retour à la Constitution de 1991
Dans la foulée de cette intervention, le leader de la plateforme Alternance 2023, a présenté sa vision pour le Gabon. Parmi ses projets pour le pays, figure en bonne place, le retour à la constitution de 1991 et la création d’une Assemblée provisoire. Profitant de cette occasion, il a déclaré sa candidature à la Présidence de la République.