Une note datée du 17 juin, émise par le ministre des Comptes publics Charles M’Ba, secoue le paysage des finances publiques gabonaises. Aurélien Marcel Mintsa Nguema, directeur général du Budget et des Finances publiques (DGBFiP), a été suspendu de ses fonctions. Si la raison exacte de cette mise à l’écart demeure floue, cette décision prend place après une série de controverses autour du DGBFiP et de ses actions récentes.
Aurélien Marcel Mintsa Nguema, nommé à la tête de la DGBFiP en septembre 2023, dirige cette institution stratégique depuis seulement dix mois. Un laps de temps marqué par des polémiques plutôt que par des réformes apaisées. La dernière controverse en date concerne la promesse d’augmentation des primes au sein des régies financières, une décision unilatérale vivement contestée par les secrétaires généraux des ministères de l’Économie et des Comptes publics. Ces derniers ont rappelé que de telles décisions échappaient aux prérogatives du DGBFiP sans une conclusion des négociations pertinentes, selon une déclaration faite le 25 mai dernier. Le Dgbfip s’était défendu à travers la presse d’avoir été mal compris au sujet de la polémique autour de cette annonce.
La suspension et ses répercussions Immédiates
La note référencée n°000455/MCP/CABM, signée par Charles M’Ba, a agi comme un coup de tonnerre. Le secrétaire général du ministère des Comptes publics a reçu pour instruction de garantir la continuité du service public. Ce dernier se doit d’assurer qu’aucune interruption ne vienne perturber les usagers de la DGBFiP. « Veuillez prendre toutes les dispositions appropriées, en vue de garantir la continuité du service public que les usagers sont en droit d’attendre des services de la DGBFIP”, précise la note.
En parallèle, des mesures conservatoires ont été prises : plusieurs bureaux de la DGBFiP ont été temporairement scellés et les agents ont été priés de regagner leurs domiciles jusqu’à nouvel ordre.
Les conséquences de cette suspension se font déjà ressentir. L’administration est sur un pied d’alerte et les analystes se questionnent sur les impacts à long terme de cette décision drastique sans blâme notifié par écrit.
Une institution sous tension
Depuis sa création, la DGBFiP est responsable de la conception et de la mise en œuvre des politiques budgétaires de l’État gabonais. Elle joue un rôle clé, notamment depuis l’entrée du Gabon dans un programme d’ajustement structurel avec le Fonds monétaire international (FMI) en 2017. La stabilité et l’efficacité de cette administration sont cruciales pour la santé économique du pays.
L’éviction soudaine d’Aurélien Marcel Mintsa Nguema soulève de nombreuses questions. Quels sont les véritables motifs cachés derrière cette suspension? Est-ce une réaction aux polémiques ou une décision stratégique visant à protéger l’administration d’éventuelles dérives? Seul le temps révélera les dessous de cette affaire.
En attendant, le ministère des Comptes publics devra restaurer la confiance et assurer que la gestion des finances publiques ne subisse aucune discontinuité. Les usagers et partenaires économiques surveillent de près les évènements à la DGBFiP, espérant des réponses claires et des actions concrètes.