Début 2025, l’encours de la dette intérieure du Gabon s’élevait à 2196 milliards de fcfa, selon les dernières données officielles. Une situation préoccupante que la transition menée par le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) a tenté de redresser en engageant un processus rigoureux d’apurement et de réorganisation budgétaire.
L’administration de transition a mis en place un plan d’action centré sur la priorisation des créances, le recours à des financements ciblés et une collaboration renforcée avec les établissements bancaires. Des institutions telles que BGFIBank, la BEAC et UBA ont été sollicitées pour faciliter le paiement d’arriérés critiques, notamment envers les PME locales, longtemps étranglées par les retards de paiement de l’État.
Ces efforts ont permis de restaurer partiellement la confiance des opérateurs économiques nationaux. Le paiement progressif des dettes a entraîné une amélioration de la trésorerie des entreprises, favorisant la relance de certains chantiers suspendus et la reprise des activités. Le gouvernement par intérim a également bénéficié d’un appui technique de partenaires internationaux pour structurer des mécanismes de désendettement plus transparents.
Cependant, des défis majeurs subsistent. L’audit complet de la dette intérieure reste en cours et la vérification de certaines créances fait encore débat. La transition n’a pas permis de résorber la totalité de l’encours, et la mise en place d’un système de suivi budgétaire efficace demeure une priorité pour prévenir la reconstitution de nouvelles dettes.
Avec la reconduction de Brice Clotaire Oligui Nguema, cette fois-ci en tant que président élu de la Ve République, la perspective est désormais d’ancrer ces acquis dans la gouvernance budgétaire du septennat à venir. L’assainissement de la dette intérieure pourrait devenir un levier de réforme durable s’il s’accompagne d’une politique de transparence, de contrôle des engagements et de discipline financière.