La récente nomination du Dr. Séraphin Akure-Davin en tant que ministre de l’Énergie et porte-parole dans le gouvernement Ndong Sima III est très bien accueilli dans le paysage politique gabonais. Reconnu pour son intégrité, son éloquence et ses prises de position résolues sous le régime déchu d’Ali Bongo Ondimba, Akure-Davain revient sur le devant de la scène avec une mission claire : guider le pays à travers une période de profondes réformes dans le secteur de l’énergie.
La transition politique du Gabon, amorcée après le coup d’État du 30 août 2023, a reconfiguré le paysage politique. Dans cette phase critique, Séraphin Akure-Davain a gardé un profil bas, mais ses interventions lors des concertations nationales passées ont démontré qu’il reste attaché à ses idéaux démocratiques. Sa nomination au gouvernement de la transition est révélatrice de la confiance placée en lui par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, pour conduire des réformes essentielles dans un secteur de l’énergie en proie à de nombreux maux.
En tant que ministre de l’Énergie, il est désormais responsable d’un secteur stratégique, crucial pour la relance économique et le développement durable du pays. Ses compétences en matière de communication et sa capacité d’écoute seront des atouts précieux pour répondre aux attentes croissantes des Gabonais, désireux de voir des avancées concrètes. Le choix du Premier ministre d’en faire le porte-parole du gouvernement témoigne également de sa capacité à interpréter et à communiquer efficacement les politiques publiques, renforçant ainsi la légitimité de l’exécutif.
Un engagement résolu et ferme
Né le 22 février 1958 à Lambaréné dans la province du Moyen-Ogooué, Séraphin Akure-Davain s’est rapidement affirmé comme un leader politique de premier plan. Député du 2ᵉ arrondissement de Lambaréné et ancien président du groupe parlementaire Les Démocrates, son parcours témoigne d’un engagement passionné en faveur de la démocratie et du développement national. Akure-Davin fait ses débuts politiques au début des années 2000 en rejoignant le Parti démocratique gabonais (PDG). Un tournant déterminant de sa carrière survient lors de son élection comme député suppléant en 2001, portant ainsi les ambitions politiques d’un homme convaincu de sa mission envers le Gabon.
Cependant, son ascension n’est pas sans embûches. Élu maire de Lambaréné en 2008, son mandat est interrompu en 2010, après un scandale politico-ethnique. Ce départ précipité de la scène municipale ne l’a pas découragé. Au contraire, il s’est repositionné comme une voix forte dans l’opposition en fondant l’Alliance pour le nouveau Gabon (ANG) en 2011, jetant ainsi les bases de sa carrière politique. Son engagement s’est intensifié lorsque l’évolution du paysage politique l’a poussé à rejoindre les rangs de l’opposition gabonaise.
Il a joué un rôle clé dans plusieurs conventions de l’opposition et a été choisi comme coordonnateur du secrétariat permanent de l’opposition lors de l’événement majeur de Mouila en 2014, visant à préparer les élections présidentielles d’août 2016. Sa décision de soutenir Guy Nzouba Ndama, lors de sa démission de la présidence de l’Assemblée nationale, a marqué un tournant. Ce soutien s’est concrétisé par l’investiture de Nzouba Ndama comme candidat de l’opposition par l’ANG lors d’un congrès à Lambaréné.
Des convictions politiques fermes
En poursuivant leur stratégie de coalition, l’Alliance pour le nouveau Gabon, sous la direction d’Akure-Davain, a appuyé la candidature unique de Jean Ping à l’élection présidentielle de 2016. Cet engagement a montré la volonté de l’ANG de s’unir à d’autres formations politiques pour maximiser leurs chances de succès. En mars 2017, l’ANG s’est transformée en Les Démocrates lors d’un congrès marqué par des changements stratégiques et organisationnels, reflétant ainsi l’évolution continue de la scène politique.
Après avoir passé six ans auprès de Les Démocrates, présidés par Guy-Nzouba Ndama, Séraphin Akure-Davain a fondé un nouveau parti, Les Démocrates Libres. Cette initiative est survenue trois mois après une concertation politique menée par Ali Bongo Ondimba, qui s’était déroulée en l’absence des principales figures de l’opposition. Bien qu’il ait participé à cette concertation avec le parti qu’il venait de quitter, Akure-Davain a affirmé sa fidélité à l’opposition, prouvant ainsi sa détermination à jouer un rôle actif et dissident dans le paysage politique gabonais.
Séraphin Akure-Davain se présente d’ores et déjà comme un homme porteur d’un espoir renouvelé pour un Gabon en transition. Sa volonté de se réinventer tout en restant fidèle à ses principes est un signe prometteur pour son avenir politique. Avec son expérience cumulée, Akure-Davain est bien positionné pour naviguer à travers les tumultes politiques et contribuer à la réforme d’un secteur en difficulté. On juge le maçon au pied du mur, dit le proverbe. Les mois à venir nous diront si le choix du président de la Transition était le bon pour ce département ministériel.