Après deux jours d’intenses réflexions et d’échanges stratégiques, la 57e Conférence annuelle du Réseau Habitat et Francophonie (RHF) s’est achevée ce jeudi 15 mai à Libreville sur une note ambitieuse et résolument tournée vers l’action. Sous le thème évocateur « Booster le financement du logement abordable », cette rencontre internationale a rassemblé experts, décideurs publics, promoteurs immobiliers et institutions partenaires de l’espace francophone, tous mobilisés autour d’un défi commun : rendre le logement accessible au plus grand nombre.
Des débats de fond pour un sujet crucialLa conférence a permis de dresser un état des lieux sans concession des enjeux liés au logement dans les pays francophones : urbanisation galopante, déficit criant en logements décents, précarité foncière persistante. Face à ces défis, les participants ont exploré des pistes innovantes, alliant réformes juridiques, ingénierie foncière, innovation technologique et mécanismes de financement mixtes. Les échanges ont mis en lumière une conviction partagée : pour produire davantage de logements à coût maîtrisé, une synergie entre États, collectivités locales, secteur privé et partenaires techniques est indispensable. La coopération Sud-Sud, tout comme l’appui des institutions internationales, doit jouer un rôle catalyseur.
Un tournant stratégique avec un accord interrégional inédit
Moment fort de cette édition : la signature d’un protocole d’accord entre la Fédération des Promoteurs Immobiliers de l’Afrique Centrale (FPIAC) et celle de l’Afrique de l’Ouest (FPIAO). Cet acte fondateur ouvre une nouvelle ère de coopération régionale autour du logement abordable. Il prévoit le partage d’expertises, la mise en commun de ressources techniques, et le développement de projets conjoints à grande échelle.
Un signal fort salué par le président du RHF et directeur général de la Société nationale immobilière du Gabon (SNI), Hermann Kamonomono, qui a rappelé que « le logement abordable est un stabilisateur social, un levier économique et un accélérateur de croissance ». Appelant à une mobilisation durable, il a évoqué des chiffres qui interpellent : plus de 4 millions de mal-logés en France, un déficit de 500 000 logements en Haïti, et 3,5 millions manquants dans l’espace UEMOA.
L’engagement du Gabon salué
Présent à la clôture, le Ministre gabonais du Logement, Ludovic Megne Ndong, a réaffirmé la volonté politique du gouvernement de s’aligner sur les recommandations issues de la conférence. « Le logement abordable n’est pas un luxe, mais un droit. Le Gabon entend renforcer sa stratégie nationale pour répondre aux besoins de sa population », a-t-il déclaré.

Perspectives : des feuilles de route concrètes pour chaque pays
Au terme de la conférence, plusieurs recommandations structurantes ont émergé. Ils sont entre autres l’adoption de politiques nationales de financement incluant la mise en place d’incitations fiscales pour attirer les investisseurs dans le logement social et le renforcement de la sécurisation foncière comme socle de toute politique de l’habitat.Cap sur le Maroc pour la 58e éditionSi les rideaux se referment sur Libreville, les engagements pris, eux, amorcent une nouvelle dynamique pour un logement abordable dans l’espace francophone. L’ensemble des délégations se donnent désormais rendez-vous au Maroc en mai 2026, avec l’ambition de faire de cette coopération francophone un moteur durable du droit à un habitat digne.