lundi, septembre 9, 2024
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    Loi de Finances rectificative 2024 : entre croissance et défis budgétaires, impact sur le quotidien des ménages gabonais

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    A l’issue du Conseil des ministres du 31 août 2024, le Gabon a annoncé une révision à la hausse de sa loi de finances. Marquée par une augmentation de 331 milliards fcfa du budget de l’État, cette mesure s’inscrit dans un contexte économique particulier où les dynamiques de production et les variations du marché nécessitent des ajustements significatifs. Quelles sont les implications de cette révision budgétaire ? Nous y répondons en mettant l’accent sur les répercussions possibles sur le panier de la ménagère gabonaise.

    Les prévisions économiques qui sous-tendent cette loi de finances rectificative sont diverses. Parmi les plus significatives, on note :

    Augmentation de la production pétrolière : prévue en hausse de 3,4%, atteignant 11,4 millions de tonnes métriques, une fruition positive pour les recettes nationales.

    Fluctuations des prix des matières premières : tandis que le prix du pétrole augmente de 9,7%, à 79,0 USD en 2024 contre 72,0 USD le baril dans la loi de finances initiale, celui du manganèse décroît de 24%, à 134,1 dollars US la tonne en 2024 contre 176,5 dollars US prévu dans la loi de finances initiale. Cette double dynamique crée une balance contrastée pour l’économie gabonaise, nécessitant des ajustements budgétaires précis.

    Variation du taux de change : une légère appréciation du dollar face au fcfa, de 1,2% à 600,6 fcfa en 2024 par rapport à 593,6 fcfa prévu dans la loi de finances initiale. Cela impacte potentiellement les importations de biens nécessaires à la consommation des ménages.

    Détails du budget révisé

    Le budget de l’État atteint désormais 4.493,4 milliards fcfa, avec des augmentations significatives dans diverses allocations :

    Recettes budgétaires et spéciales : en hausse de 132,5 milliards fcfa, ces augmentations sont essentielles pour soutenir les engagements de l’État, notamment à travers les prélèvements destinés aux collectivités locales et organismes internationaux. En bref, les recettes budgétaires nettes qui comprennent les recettes du budget général et celles des comptes spéciaux, sont évaluées à 2.862,2 milliards fcfa contre 2.729,7 milliards fcfa arrêtées dans la Loi de Finances initiale (LFI) 2024.

    Ainsi, “les recettes affectées aux tiers, constituées des prélèvements au profit des collectivités locales (26 384 951 566 FCFA), des organismes internationaux (16 486 039 329 FCFA) et aux établissements publics (65 151 481 409 FCFA) s’établiraient à 108,0 milliards fcfa contre 105,2 milliards FCFA en LFI, soit une augmentation de 2,7 milliards FCFA”, lit-on dans le communiqué final du Conseil des ministres.

    Quant aux ressources de trésorerie et de financement, elles se “chiffreraient à 1.523,3 milliards FCFA dans le projet de loi de finances rectificative 2024 contre 1.327,1 milliards FCFA arrêtées dans la LFI, soit un accroissement de 196,2 milliards FCFA, imputable au recours à l’émission de titres publics”, ajoute le communiqué.

    Investissements et dépenses de fonctionnement : un accent est mis sur l’augmentation des dépenses d’investissement, notamment dans les secteurs prioritaires tels que les infrastructures, l’éducation et la santé.

    Implications sur le panier de la ménagère

    Les ajustements budgétaires ont des répercussions directes et indirectes sur la vie quotidienne des Gabonais, notamment :

    – Prix des produits importés : avec la hausse du taux de change et l’augmentation des prix du pétrole, les coûts des transports pourraient grimper, entraînant une inflation des produits importés.

    – Soutien aux prix des produits pétroliers : les ménages pourront voir un impact positif à court terme grâce au soutien accru de l’État (+35,1 milliards fcfa) pour maintenir des prix stables dans certains produits de base.

    – TVA et administration : l’augmentation des remboursements de TVA et les besoins additionnels financés par l’Administration publique peuvent influencer les prix de certains services fondamentaux.

    La révision de la loi de finances ce 31 août 2024 est emblématique d’une gestion proactive mais complexe, cherchant à équilibrer croissance économique et stabilité sociale. Si certaines mesures promettent un soutien crucial aux secteurs vitaux, leur impact sur le coût de la vie doit être surveillé attentivement pour minimiser les effets négatifs sur le panier de la ménagère. La capacité du gouvernement de transition à ajuster ses stratégies en temps réel sera essentielle pour naviguer sur ces eaux économiques agitées.

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