La récente initiative du gouvernement gabonais visant à soutenir les personnes en situation de handicap à Port-Gentil a été bien accueillie, mais elle a aussi suscité un important débat sur la pérennité et l’efficacité de telles mesures. En offrant du matériel orthopédique à une cinquantaine de personnes, le ministre des Affaires étrangères Michel Régis Onanga Ndiaye a répondu, en partie, à un besoin urgent et pressant. Cependant, cette distribution soulève des interrogations quant à la stratégie générale d’inclusion sociale du pays.
En amont de cette cérémonie, le président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avait alloué une enveloppe de 15 millions de fcfa pour répondre aux griefs exprimés par la communauté locale. Ce geste, loué pour son intention, est pourtant perçu par certains comme « modique » face à une réalité beaucoup plus vaste. Avec plus de 200 personnes vivant avec un handicap dans la région de l’Ogooué-Maritime, le matériel distribué ne peut répondre qu’à une fraction des besoins existants.
La gratitude de Pierre Manza Koumba
Pierre Manza Koumba, président de l’association des personnes handicapées de l’Ogooué-Maritime (APHOM), a exprimé sa gratitude tout en soulignant les lacunes persistantes : l’absence de matériel plus avancé, tel que les équipements électriques, indispensables pour certains. Pour Manza Koumba, cette aide, bien qu’apparentée à un « coup de pouce », reste insuffisante pour un véritable changement.
Cette situation met en lumière une problématique bien plus large : l’intégration des personnes handicapées dans le développement économique et social du pays ne peut s’en tenir à des gestes ponctuels. Elle nécessite des politiques structurées et continues, des investissements judicieux, et surtout une collaboration active avec les parties prenantes concernées.
Réévaluer les priorités en matière d’inclusion
Face à ces enjeux, la promesse faite par le gouvernement de relayer ces préoccupations à un niveau supérieur est cruciale. Néanmoins, pour aller au-delà des simples promesses, elle doit être accompagnée d’un plan d’action clair et d’une feuille de route dédiée à l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation de handicap. Afin de transformer ce qui est perçu comme un symbole en véritable solution durable, le temps est venu pour le Gabon de réévaluer ses priorités en matière d’inclusion sociale et de montrer que chaque citoyen, handicapé ou non, est véritablement au cœur du développement national.