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    Rapport ITIE Gabon 2021: plus de 37 000 milliards de fcfa de fausses déclarations dans les opérations du commerce international de 2010 à 2020

    le coup de coeur

    Ferdinand DEMBA
    Ferdinand DEMBAhttp://www.insidenews241.com
    Passionné de lettres et désormais de chiffres, FD est le directeur de publication d’Inside News241. Journaliste de métier et de convictions, lui et son équipe sont au service d’une information objective, d’utilité publique et au service de la vérité.

    Gangrenée par une corruption active, le Gabon perd des milliards de fcfa chaque année. Dans un rapport d’évaluation des flux financiers illicites dans le pays sur la période 2010-2020 cité par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), il ressort que les fausses déclarations effectuées dans les opérations du commerce international ont cumulées à plus de 68,5 milliards de dollars (équivalent à 37.923 milliards de fcfa) soit une moyenne annuelle de près de 6,23 milliards (soit 3248 milliards de fcfa). 

    Des opérations qui concernent notamment  les exportations pétrolières qui à elles seules, plus de  33,4 milliards de dollars soit plus de 2020 milliards de fcfa. En effet, entre 2004 et 2019, le Gabon a progressivement amélioré son dispositif de lutte contre la corruption à travers la mise en place d’institutions spécialisées, l’intensification des efforts en matière de lutte contre la corruption même si ceux-ci ne sont pas pris en compte dans le classement de l’Indice de perception de la corruption (IPC) de Transparency International. 

    LIRE AUSSI : Rapport ITIE Gabon 2021 : 13 273 milliards de fcfa perdus à cause de flux illicites de capitaux entre 2010 et 2020 

    Pourtant, malgré un indice passé de 3,3 en 2004 à 33 en 2019, les institutions sont toujours autant poreuses, et c’est toute l’économie qui en pâtit. Encore largement dépendante des revenus issus des industries extractives, l’économie gabonaise doit faire face à un fléau entretenu par cette corruption endémique: les flux financiers illicites. 

    37 923 milliards de fcfa perdus dans la nature

    Selon un rapport d’évaluation des flux financiers illicites dans le pays sur la période 2010-2020 cité par l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), près de 6,23 milliards, soit 3.248 milliards de fcfa annuels, pour un cumul de plus de 68,5 milliards de dollars équivalent à 37.923 milliards de fcfa entre 2010 et 2020 ont été enregistrées au titre des flux financiers illicites et fausses déclarations effectuées dans les opérations du commerce international. 

    Plus grave encore, celles-ci concernent principalement les opérations portant sur les exportations. Comme le rapporte l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE), celles-ci sont concernées à 67% pour un montant total de 50,8 milliards soit 27.900,1 milliards de fcfa.

    33,4 milliards de dollars de fausses déclarations entre 2010 et 2020

    Plus loin dans son analyse, ce rapport souligne le fait que le secteur pétrolier a généré 33,4 milliards de dollars de flux illicites, représentant 66% du total des flux sur la période sous revue, contre 9,7 milliards de dollars (19%) pour le secteur forestier et 7,6 milliards (15%) pour le secteur minier, en particulier l’exploitation du manganèse. 

    Concernant les importations, elles ont représenté plus de 10.000 milliards de fcfa de flux illicites. Rapportée à l’économie gabonaise, il ressort que de ces pratiques illicites, les flux sortant du Gabon sont estimés à près de 24 milliards de dollars sur la période équivalant à 13.273 milliards de fcfa. En moyenne annuelle, ce sont environ 2,18 milliards de dollars équivalant à 1.206,7 milliards de fcfa qui sont surtout du circuit normal pour des destinations inconnues. 

    Dans le contexte actuel, ces 13273 milliards de fcfa permettraient de financer l’entièreté du Plan national de développement pour la transition (PNDT) et ses 320 projets. Ils auraient permis de financer sans sourciller le Plan d’accélération de la transformation (PAT) et même permis de régler la quasi-totalité de l’encours de la dette publique, estimé aujourd’hui à 7.000 milliards de fcfa. Une preuve de plus que la corruption, l’absence de transparence et la mauvaise gouvernance au Gabon, ont un impact considérable sur le développement du pays, et surtout une alerte de plus sur la nécessité de renforcer le dispositif de lutte contre la corruption.

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