Marcel Libama, député de la Transition et syndicaliste de la Dynamique unitaire, ne manque plus de faire entendre sa voix. Il invite les populations gabonaises à s’opposer au texte constitutionnel qui sera soumis au référendum le 16 novembre prochain. En campagne à Port-Gentil, depuis le 11 novembre, le député de la Transition s’est montré volubile en expliquant à son auditoire les éventuelles dérives politiques qui pourraient déboucher de ce texte s’il est voté en l’état. C’est un Marcel Libama déterminé à faire triompher le «non» à l’issue du scrutin référendaire.
Défense des intérêts des communautés autochtones
Le projet constitution ne plébiscite pas suffisamment les intérêts des communautés locales, dixit Marcel Libama. Le syndicaliste estime qu’il fait au contraire le lit du pillage des ressources naturelles. En effet, selon lui, les communautés locales doivent être mises au centre du jeu quand on parle du texte fondamental. De ce fait, leurs intérêts sont inaliénables, raison pour laquelle il s’insurge contre les dispositions contenues dans l’hypothétique loi fondamentale. «Cette constitution ne respecte pas le droit des communautés (…), elle ne protège pas les communautés à l’expropriation. Nous estimons qu’on aurait pu mettre dans la constitution, la protection des droits des communautés», s’insurge-t-il.

Une discrimination faite aux communautés locales ?
De plus en plus en retrait de la position officielle des autorités de la Transition optant pour le «Oui», Marcel Libama s’insurge surtout contre la discrimination faite aux communautés locales qui, dit-il, ne profitent pas largement de l’exploitation des richesses dans leurs sous-sol. A l’exemple de sa province d’origine, le Haut-Ogooué, qu’il cite en remettant en cause des firmes internationales qui y exploitent le manganèse et dont les populations ploient sous le joug des inégalités sociales.
Arrimer exploitation minière et développement local dans le Projet de constitution
Marcel Libama a rappelé que les motivations qui l’amènent à voter le «non» se trouvent aussi bien dans la conception du texte que dans l’application de ce dernier. La nouvelle vision à laquelle il s’était inscrit en accompagnant le CTRI était celle de voir une injonction faite aux majors internationales qui exploitent les ressources naturelles du Gabon, de mettre en place un cadre propice en matière de développement des villes et villages avec des projets structurants. Une sorte de pacte qui visent principalement à arrimer exploitation minière et amélioration des conditions de vie des populations.

En plus de s’être appuyé sur l’exemple du Haut-Ogooué, il s’est montré intransigeant de situation de Port-Gentil dont l’absence d’un plan infrastructurel d’envergure laisse penser à une spoliation à grande échelle. «Ici dans l’Ogooué-maritime, s’il y a le pétrole ici, vous devriez en profiter, […], regardez Port-Gentil, ville pétrolière, est dans l’eau […], les trous des autruches», insiste-t-il. Une comparaison très peu flatteuse pour Brice Clotaire Oligui Nguema qui dès sa prise de pouvoir multiplie les projets de développement pour le Gabon.