Le lancement de la première édition du Festival international « Cinéma et Liberté » à Libreville ce 24 juin marque un tournant majeur pour le pays en mettant en lumière le potentiel et les challenges de l’industrie cinématographique gabonaise. Avec la présence d’éminentes figures du cinéma gabonais et la participation de nombreux acteurs internationaux, cet événement audacieux symbolise un pas vers la promotion de la liberté d’expression à travers le cinéma.
Le ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, a officiellement lancé cette première édition du Festival international « Cinema et Liberté », à la Baie des Rois, en présence de représentants internationaux et de plusieurs icônes du cinéma gabonais. 6 000 participants y prennent part. Elle a profité de l’occasion pour saluer cette initiative et encourager les organisateurs tout en remerciant les légendes du cinéma africains qui y ont répondu présents. L’événement s’achève le 29 juin prochain.
Le Festival international « Cinéma et Liberté » de Libreville est un événement cinématographique et culturel intégré pour la promotion de la liberté d’expression, la sensibilisation et l’engagement des populations à travers des projections de films. L’événement réunit des cinéphiles et des professionnels du cinéma venus du Mali, du Burkina Faso, du Maroc ou encore de la France. Un hommage appuyé sera également rendu aux pionniers du cinéma gabonais, notamment les acteurs et réalisateurs Philippe Maury, Charles Mensah et Pierre Marie Ndong. Mais aussi Prince De Capistran, Jean Claude Mpaka, Henri Joseph Koumba Bididi, Imunga Ivanga, pour ne citer que ceux-là.
Prenant la parole, la Gabono-Burkinabè Pauline Mvele Nambane déclarait à juste titre que “ce festival doit devenir un espace de transmission intergénérationnel, du donner et de recevoir, d’échanges productifs et de communion”. Pour l’actrice, réalisatrice et productrice de films documentaires, cette année, “nous réunissons du 24 au 29 juin pour célébrer la puissance du cinéma comme vecteur des libertés d’expression et de changement”, a-t-elle ajouté à l’ouverture du festival.
Pourtant, malgré la richesse culturelle et artistique présente au Gabon, le secteur cinématographique local peine à prospérer en raison de contraintes financières et d’un manque de stratégies claires. Avec seulement une trentaine de films produits localement, le Gabon se retrouve bien en retrait par rapport à ses voisins ivoiriens et burkinabè qui bénéficient d’une production cinématographique plus soutenue.
Les enjeux sont d’autant plus importants que l’Unesco estime que l’industrie cinématographique africaine a le potentiel de créer plus de 20 millions d’emplois et de générer d’importants revenus, soit 20 milliards de dollars US par an. Dans ce contexte, le Festival « Cinéma et Liberté » pose la question cruciale de comment le Gabon peut tirer parti de cette opportunité pour développer son propre secteur cinématographique et bénéficier des retombées économiques et culturelles qu’il pourrait offrir.
Les conférences débats et ateliers organisés durant le festival seront donc essentiels pour éclairer le chemin à suivre pour le cinéma gabonais, en mettant en lumière les défis à relever et les opportunités à saisir. C’est à travers la combinaison de la créativité locale, du soutien financier adéquat et de politiques favorables que le 7ème art gabonais pourra réellement éclore et contribuer à l’enrichissement de la scène cinématographique africaine dans son ensemble.