Le vendredi 14 juin 2024, le port d’Owendo au Gabon a vu débarquer 120 tonnes de poisson frais, fruits d’une campagne de pêche exploratoire récente. Cette opération orchestrée par le ministère de l’Economie et des Participations s’inscrit dans le cadre d’une initiative pour contrer la vie chère, dénommée « Foire aux Poissons », prévue du 21 au 22 juin prochain. Destinée à rendre le poisson frais accessible à un prix inférieur à ceux du marché, soit 800 fcfa, cette foire ambitionne de soulager les consommateurs du Grand Libreville.
Selon un communiqué du ministère de l’Economie et des Participations, cette foire exceptionnelle a été initiée par le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, pour offrir une solution temporaire aux problématiques actuelles de coût de la vie exacerbées par diverses crises économiques. C’est une opération menée conjointement avec le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche.
Malgré l’annonce de cette foire, plusieurs observateurs estiment que ces initiatives ponctuelles ne suffisent pas à résoudre le problème plus profond de la vie chère au Gabon. Un internaute gabonais exprime ainsi ses doutes : « Lorsque l’on examine la situation sur une échelle temporelle, il devient évident que les mécanismes instaurés par l’État contribuent largement à la hausse des prix« .

D’autres critiques soulignent l’insuffisance de la cargaison face à la demande massive de la population : « 120.000 kg de poissons, même à un prix réduit, ne suffiront jamais à combler les besoins de tous. Car cela équivaudrait à 12 000 récipiendaires, à raison de 10 kg par personne« . Or, qui voudrait prendre moins de 10 kg de poissons à une foire quand on sait que c’est une occasion unique et surtout au prix exceptionnel de 800 fcfa ?
Pour proposer une approche plus durable, un observateur estime “qu’il est essentiel de diversifier les produits disponibles sur le marché et d’encourager la concurrence. Adam Smith (1776) pointe l’importance de réduire les monopoles pour faire baisser les prix, tandis que David Ricardo (1817) soutient que le libre-échange peut contribuer à rendre les produits de nécessité plus abordables”. Un tel cadre économique nécessite la suppression des barrières douanières et une facilitation accrue de la circulation des biens.

En outre, le taux de chômage élevé au Gabon et l’augmentation de la pauvreté requièrent une intervention active de l’État. Selon que les politiques de stimulation de l’emploi sont indispensables pour accroître la demande et soutenir l’économie.
“La lutte contre la vie chère nécessite donc des stratégies coordonnées à long terme. Réduire les coûts douaniers, promouvoir la concurrence et faciliter l’accès aux produits de première nécessité doivent être au cœur des politiques publiques”, insiste-t-il. Cela pourrait réellement améliorer les conditions de vie des Gabonais, au-delà des initiatives ponctuelles comme la Foire aux Poissons.
Il est impératif que le gouvernement de transition prenne en compte ces propositions si ce n’est déjà fait. Mais surtout qu’il mette en place des mesures structurelles pour lutter efficacement contre la vie chère.