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Gabon : Blaise Louembé aux commandes du PDG pourtant suspendu de toute activité politique pendant 3 ans

le coup de coeur

C’est l’une des décisions majeures  prises dans les dernières heures du congrès extraordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG) qui s’est tenu hier, jeudi 30 janvier à Libreville. Blaise Louembé, plusieurs fois ministre sous le règne du régime déchu, vient d’être choisi par ses « camarades » pour mener la cadence et la vision du parti d’Omar Bongo au cours des prochaines années. Dans un contexte politique marqué par l’organisation de la présidentielle, le renouvellement des instances de cette mouvance politique est une tentative de renaissance après les errements observés à l’aube de la Transition politique au Gabon. 

PDG : un improbable rebondissement 

C’est un événement passé presque  sous silence. Le congrès extraordinaire du Parti démocratique gabonais, s’est déroulé sans son envolée habituelle, car,  cette fois le « parti de masse » n’a pas drainé grand monde. Plusieurs questions étaient à l’ordre du jour. Le choix d’un leader politique a été placé en priorité absolue  pour remplacer l’ex-président déchu Ali Bongo qui avait les rênes de cet appareil politique après la mort de son père Omar Bongo en 2009. Pendant plus de 50 ans, le parti-État dominait outrageusement la scène politique nationale, la plupart de l’élite intellectuelle, économique et même politique locale  étant cooptée par le mastodonte pour servir ses intérêts. 

Créée en 1968 aux bords des rives de l’Ogooué, dans la province de l’Ogooué Lolo, le PDG tente de se renouveler après que son chef ait  été déposé  lors des évènements du 30 août 2023 dans un contexte post-électoral sous tension. Le choix de Blaise Louembé sonne comme une reconnaissance de l’histoire, ce dernier étant né en 1964  dans la province où le PDG a été lui-même fondé. 

Pure coïncidence ou résultat d’une posture consensuelle, le défi du nouvel homme fort du PDG est de réinventer l’idéologie politique du parti cinquante six ans après sa création. Cependant, la tâche ne se révèle pas facile. Après avoir été au sommet de son règne, rien ne semble présager un retour dans les hauteurs de la scène politique nationale au regard de son passé trouble. 

Le PDG peut-il renaître de ses cendres ? 

C’est peu de le dire. L’histoire et les faits sont têtus. Le parti autrefois célébré en grande pompe par plus de la grande majorité de la population gabonaise, s’est essoufflé. Il s’est considérablement émietté. Dans les rangs des militants comme dans son ancienne élite dirigeante, l’ancien géant de la scène politique nationale porte en lui les stigmates de la déshérence humaine. Il n’y a plus rien à voir là-bas. Seuls les militants de la dernière heure restent, nourrissant vainement l’espoir d’une reconquête du pouvoir. 

Par la force du temps, cette entité est devenue superfétatoire aux yeux des Gabonais qui lui reproche sa gestion calamiteuse des affaires publiques durant le règne d’Ali Bongo, et même de son père. Les « camarades »  devront donc conjuguer avec le rejet d’une frange populaire qui  considère le PDG comme un parti « Has been ». Blaise Louembé a du pain sur la planche. Habitué à être dans l’ombre de l’arène politique, il va désormais s’echiner à défendre son parti face aux répulsions des Gabonais. 

PDG : une menace fantôme pour Oligui Nguema ? 

Rien n’est plus surprenant dans la conception du pouvoir qu’Oligui Nguéma s’évertue de mettre en place. Son adoubement d’une association politique nommé « Ossimane » dont il est le président d’honneur, révèle un fort indicateur d’un retour en grâce des habitudes passéistes dénoncées et boudées par l’ensemble des Gabonais qui l’ont applaudi dans les premières heures de son « coup de force », baptisé « coup de libération » par ses auteurs et leurs soutiens. Sous d’autres cieux, le Parti démocratique gabonais aurait été simplement oblitéré de la mémoire collective. 

Or, ce ne sera ni le cas aujourd’hui ni demain. Pire, certains de ses ministres ont fièrement arborés les emblèmes du parti lors de ce congrès extraordinaire sans que cela n’émeuve le CTRI et  son Chef venu pourtant à la tête du pays pour rompre avec la « politisation outrageuse » des affaires publiques. Pourtant, lors du Dialogue national inclusif, les décisions prises par les acteurs de ce grand rassemblement en avril 2024 avaient acté la suspension des activités politiques du PDG et de ses cadres pendant 3 ans. 

« Les commissaires ont proposé de suspendre de toute activité politique, le Parti Démocratique Gabonais et ses alliés pour une durée de 3 ans », avait indiqué le Pr Noël Bertrand Boundzanga, président de la Commission politique. Une décision qui avait été confirmée avec effet immédiat par Murielle Minkoué Mezui, ministre des de la Réforme des Institutions, lors de la présentation des recommandations du dialogue au palais présidentiel. 

Pour des raisons électoralistes, Oligui Nguema est-il prêt à brader les attentes du peuple et s’appuyer sur cette entité politique pour le pouvoir ? Wait and see. 

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