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Gabon : Augusta Energy, Gunvor, Cargill, un État désormais à la merci des négociants et traders internationaux

le coup de coeur

Après plusieurs années de tensions, le négociant suisse Augusta Energy fait son grand retour au Gabon, reprenant le marché stratégique des résidus atmosphériques (RAT) de la Sogara. Ce contrat, qui avait été résilié en 2020, est aujourd’hui rétabli avec des conditions favorables à l’entreprise, notamment une indemnisation de 25 millions de dollars pour compenser les déséquilibres contractuels passés. Dans la même année, Gunvor et maintenant Cargill ont fait leur entrée dans notre économie. Cette nouvelle donne soulève des questions sur la dépendance croissante du Gabon vis-à-vis des traders internationaux.

Ce retour d’Augusta Energy intervient dans un contexte où Gunvor, un autre négociant suisse, a joué un rôle clé dans l’acquisition d’Assala Energy par Gabon Oil Company (GOC). Ce rachat, conclu pour plus de 636 milliards de fcfa (environ 1 milliard de dollars), a été possible grâce au soutien financier de Gunvor, qui a ainsi évincé des acteurs majeurs comme Vitol et Trafigura. Désormais, Gunvor devient un partenaire stratégique incontournable du secteur pétrolier gabonais, renforçant son influence sur les ressources énergétiques d’un pays qui devra lui verser pas moins de 744 milliards de fcfa à terme. 

LIRE AUSSI : Gabon : condamnations pour corruption, les dérives connues de Gunvor, partenaire controversé dans le rachat d’Assala

Par ailleurs, le gouvernement a récemment approuvé un emprunt de 98,3 milliards de fcfa (environ 157 millions de dollars) auprès de Cargill Financial Services International, une autre entité étrangère spécialisée dans le négoce et le financement des matières premières. Cet emprunt, destiné à financer le Programme d’Urgence de Développement Communautaire (PUDC), illustre une tendance préoccupante : la dépendance croissante du Gabon vis-à-vis des acteurs internationaux pour financer ses projets structurants.

Face à ces engagements massifs avec les traders et négociants internationaux, Libreville semble perdre progressivement sa souveraineté économique, se retrouvant pieds et poings liés face à des entreprises qui dictent leurs conditions. L’État, désormais endetté et dépendant de ces partenaires, peine à contrôler les contours exacts de ces accords, ouvrant la porte à une mainmise accrue des négociants étrangers sur les ressources stratégiques du pays.

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