La suspension des décaissements par la Banque mondiale en faveur du Gabon, en raison d’impayés, pourrait avoir des répercussions économiques significatives pour le pays. Cette décision, bien que justifiée par des arriérés financiers évalués à 17 milliards de fcfa au 10 janvier 2025, selon le ministère des Comptes publics, met en péril des projets essentiels pour le développement économique et social du pays.
Les projets financés par la Banque mondiale couvrent une large gamme de secteurs, allant des infrastructures à l’éducation, en passant par la santé et l’environnement. La suspension des financements risque de freiner l’avancement de ces projets, créant un vide financier difficile à combler pour le gouvernement gabonais. Cette situation pourrait ralentir les progrès du pays dans ces domaines cruciaux.
En outre, cette suspension pourrait également affecter la crédibilité du Gabon sur la scène internationale. Les partenaires financiers et les investisseurs étrangers pourraient percevoir le pays comme un risque accru, ce qui pourrait limiter les flux de capitaux étrangers indispensables à son développement. Une telle perception pourrait entraver les efforts du Gabon pour attirer des investissements et stimuler sa croissance économique.
LIRE AUSSI : Gabon: faute d’impayés, la Banque mondiale suspend à nouveau ses décaissements
Le ministère des Comptes publics de Charles M’ba explique, un peu tard, cette situation par plusieurs facteurs. Premièrement, « l’insuffisante mobilisation sur le marché international de ressources prévues dans le cadre des financements » a mis la pression sur les finances publiques. Cette pression aurait été accentuée par « des mesures sociales additionnelles fortes », mises en place pour répondre aux besoins urgents de la population.
En outre, le ministère mentionne qu’« une réaffectation ponctuelle de ressources vers des opérations stratégiques » a également contribué à ces retards financiers. Ces décisions stratégiques étaient nécessaires pour renforcer certaines opérations prioritaires, mais elles ont eu pour conséquence de perturber la fluidité des allocations budgétaires initialement prévues.
Le gouvernement gabonais se retrouve désormais dans une position délicate. Pour éviter un impact négatif durable sur l’économie, il devra non seulement régulariser rapidement ses arriérés, mais aussi adopter des réformes visant à renforcer la gestion des finances publiques. La mise en place de mécanismes de contrôle plus stricts et une meilleure transparence seront essentielles pour rassurer les partenaires financiers.