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    Gabon/Dialogue social : l’ONEP s’insurge contre les actions de l’UPEGA, menaçant de déclencher une grève générale

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    Ce mardi 6 août 2024 à Libreville, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a organisé une conférence de presse pour dénoncer ce qu’elle considère comme une tentative de sabotage de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures par l’Union pétrolière et gazière du Gabon (UPEGA). Sylvain Mayabi Binet, secrétaire général de l’ONEP, accuse les directeurs généraux des grandes sociétés membres de l’UPEGA d’avoir empêché la signature du procès-verbal entérinant les travaux de la Commission, un acte perçu comme une atteinte grave aux efforts de réforme sociale initiés par le président de la Transition, le général Brice Clotaire Oligui Nguema.

    Malgré la création de la Commission pour le dialogue social le 16 avril 2024, les tensions dans le secteur des hydrocarbures restent vives. Selon Sylvain Mayabi Binet, après des mois de discussions, des solutions avaient été trouvées pour les problèmes majeurs affectant le climat social dans le secteur pétrolier. Cependant, au moment de finaliser ces accords le 29 juillet dernier, une volte-face orchestrée par les directeurs de l’UPEGA aurait compromis les efforts de la Commission. « La présidente de l’UPEGA avait participé activement à la rédaction du document final, mais sous pression, le mandat de signature lui a été retiré« , a affirmé Mayabi Binet.

    Un « Cartel influent »

    Le secrétaire général de l’ONEP n’a pas mâché ses mots pour qualifier les majors pétroliers composées de Perenco, Maurel & Prom, TotalEnergies… de « cartel », accusant ces multinationales de vouloir maintenir une instabilité sociale pour justifier leurs conditions de travail et d’investissements précaires. Selon lui, ces entreprises prônent des valeurs d’éthique et d’inclusion à l’international, tout en pratiquant la dérégulation et l’exploitation dans des pays comme le Gabon.

    Conséquences sociales et économiques

    La situation est critique. L’ONEP prévoit une grève générale de neuf jours, du 21 au 29 août 2024, si aucune solution n’est trouvée. « Nous avons privilégié le dialogue social pendant 10 mois pour éviter de nuire aux intérêts économiques du pays après le coup de libération d’août 2023« , a-t-il rappelé. Cette grève pourrait gravement affecter la production et l’économie nationale, rendant l’arbitrage du Président de la Transition crucial.

    Un appel à l’arbitrage présidentiel

    Pour éviter cette escalade, l’ONEP appelle à l’intervention immédiate du président de la Transition. La Commission pour le dialogue social est placée sous son autorité, conformément à l’Arrêté n°024/PT-PR. L’ONEP espère ainsi que le général Brice Clotaire Oligui Nguema saura convoquer une réunion d’urgence pour trouver une solution acceptable et éviter une crise majeure dans un secteur clé pour l’économie gabonaise.

    En définitive, le climat social dans le secteur des hydrocarbures au Gabon est plus que jamais sous tension. La capacité des autorités à résoudre ce conflit déterminera non seulement la stabilité future de ce secteur stratégique, mais aussi la confiance des travailleurs et des investisseurs dans les réformes en cours.

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