Dans une série d’événements qui secouent la scène politique gabonaise depuis la fin du Dialogue national inclusif (DNI), le ministre de l’Intérieur, Hermann Immongault, se trouve au centre d’une tempête alors qu’il est accusé de manœuvres illégales visant à tronquer la période de révision électorale. La récente action posée par le quatrième vice-président de l’Assemblée nationale de Transition, Geoffroy Foumboula Libeka Makosso, pour contester vigoureusement ces actions ont mis en lumière un défi croissant pour la démocratie gabonaise.
La saisine de la Cour constitutionnelle par Geoffroy Foumboula le 12 juin dernier, dénonçant des violations flagrantes de la loi électorale en vigueur, est un moment clé dans cette affaire. L’arrêté contesté, n°1020/MIS du 6 juin 2024, imposant une période de révision électorale largement inférieure aux normes légales établies, soulève de sérieuses préoccupations quant à l’intégrité du processus démocratique. « En violation du décret 01/78 portant adoption, promulgation et publication des textes législatifs et réglementaires, J’ai fait constater par huissier la non-publication de ce texte de portée générale au Journal Officiel et surtout l’absence de ce texte dans les locaux du Ministère », lit-on dans la saisine du député de Transition.
Ethique et transparence
Alors que les dispositions légales exposées dans l’article 37 de la loi 7/96 sont claires quant à la durée requise pour la révision de la liste électorale, il est évident que le ministre de l’Intérieur a agi de manière contraire aux exigences légales. Cette situation réveille des souvenirs tristes où des acteurs politiques ont tenté de contourner les règles pour servir leurs intérêts personnels aux dépens de l’intérêt public. Les multiples modifications de la loi fondamentale sous Ali Bongo Ondimba ont causé tellement de tort au Gabon.
Le conflit actuel pose des questions fondamentales sur l’éthique et la transparence dans le processus électoral gabonais. Les motivations derrière les actions du ministre de l’Intérieur soulèvent des soupçons légitimes quant à d’éventuelles manœuvres politiques sous-jacentes. La défense des principes démocratiques, basée sur le respect des lois et des institutions, est le fondement de toute société libre et équitable.
Alors que la Cour constitutionnelle délibère sur cette affaire et que l’opération de révision de la liste électorale est suspendue, le débat sur la gouvernance démocratique et le respect des procédures légales reste incontestablement ouvert. Nous y reviendrons.