Alors que le Gabon vient d’annoncer un nouvel emprunt de 357 milliards de fcfa sur le marché financier sous-régional, la dette publique du pays franchit un nouveau cap. Déjà évaluée à 7075 milliards de fcfa à fin septembre 2024, cette opération porte désormais l’encours total à 7432 milliards de fcfa, soit une hausse de 5,05% en seulement quelques mois. Si on se fie aux données présentées par la direction générale de la dette sur la période sous revue.
Dans le détail, la dette extérieure représente environ 4185,2 milliards de fcfa, soit 56,3% de l’encours total, tandis que la dette intérieure s’établit à 2 889,8 milliards de fcfa. Une grande partie de cette dernière est constituée de marché financier régional, qui représente plus de la moitié de la dette intérieure, démontrant la dépendance croissante du Gabon aux investisseurs locaux et régionaux.
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L’opération en cours vise principalement à répondre aux besoins de trésorerie de l’État et à restructurer certaines échéances de dette à travers des rachats d’obligations. Toutefois, cette stratégie pose la question de la soutenabilité de l’endettement, alors que les charges de remboursement restent importantes. En septembre 2024, le service de la dette publique s’élevait déjà à 887 milliards de fcfa, dont 481,4 milliards de fcfa pour la dette intérieure et 405,6 milliards de fcfa pour la dette extérieure.
Avec des taux d’intérêt oscillant entre 5% et 8,25% sur les nouvelles émissions, le coût de la dette pourrait encore augmenter dans les années à venir, surtout si le Gabon ne parvient pas à redynamiser sa croissance économique. Ce qui, dans l’élan de populisme ambiant, n’est pas très évident. Le ratio encours de la dette/PIB, qui était de 58,2% en septembre 2024 selon les données de la DGD, devrait progresser, soulignant l’importance pour le gouvernement de maîtriser l’évolution de l’endettement.
Cette nouvelle levée de fonds témoigne cependant de la capacité du Gabon à mobiliser des ressources sur le marché financier régional, où le pays reste un emprunteur de référence. Malgré une conjoncture économique marquée par des défis budgétaires, la confiance des investisseurs semble maintenue, du moins à court terme. Reste à savoir si cette dynamique sera suffisante pour assurer une stabilisation durable de la dette publique et une amélioration des finances de l’État.