La Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) traverse une période de turbulences financières et opérationnelles alarmantes. Accumulant des pertes estimées entre 300 et 400 millions de fcfa par heure de délestage, cette situation n’est pas uniquement financière mais également systémique, résultant de plusieurs facteurs qui s’entremêlent.
Les délestages ont des répercussions directes sur la santé financière de la SEEG. Chaque interruption d’électricité signifie une moins-value significative en termes de ventes, notamment des tickets Edan. De plus, l’impact négatif s’étend aux partenariats industriels, qui dépendent d’un approvisionnement stable et fiable. Ces entreprises représentent des consommateurs majeurs et chaque coupure fragilise davantage leur collaboration avec la SEEG, indique un cadre de l’entreprise.
Contexte contribuant à la crise
La SEEG attribue une partie de ses difficultés à des conditions naturelles défavorables, notamment la baisse du niveau d’eau des barrages hydroélectriques de Kinguélé-Tchimbélé, qui réduit considérablement leur capacité de production d’énergie. À cela s’ajouterait l’indisponibilité de plusieurs infrastructures critiques des centrales thermiques d’Alénakiri et d’Akournam. Ces centrales répondent actuellement à 50% des besoins énergétiques de Libreville, soulignant leur rôle crucial dans l’approvisionnement énergétique.
Stratégie réactive de la SEEG
Face à cette situation critique, la SEEG a initié une stratégie de délestages rotatifs pour prévenir un effondrement total du réseau. Bien que délicate, cette approche vise à stabiliser temporairement l’approvisionnement tout en minimisant les impacts sur la population et les entreprises.
La situation de la SEEG est une alerte sur les défis d’autogestion d’infrastructures énergétiques combinée à un cadre financier précaire. C’est un appel à une meilleure gouvernance et transparence pour restaurer la confiance et la viabilité économique. Une collaboration renforcée entre le gouvernement, les entités privées et les consommateurs pourrait être la clé pour sortir de cette impasse.