Le récent paiement partiel d’une lourde dette (15 milliards de fcfa) par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) envers son partenaire Aggreko apparaît comme un soulagement temporaire dans une relation complexe et précaire. Mardi 21 août 2024, Joël Leman Sadoungout, directeur général de la SEEG, a annoncé le règlement de 7,3 milliards de francs fcfa, soit la moitié de la dette totale de 15 milliards de francs fcfa, contractée auprès du fournisseur d’énergie britannique Aggreko.
Cette annonce intervient après des menaces explicites d’Aggreko de couper l’approvisionnement électrique dans le Grand Libreville, une perspective qui aurait plongé la capitale gabonaise dans l’obscurité totale, soulignant les enjeux critiques de cette dette. Le paiement opéré par la SEEG représente un pas vers l’amélioration de la situation, mais le poids des 7,7 milliards de francs restant reste suspendu sur les relations contractuelles déjà tendues entre les deux entités.
L’histoire de cette dette met en lumière les défis systémiques au sein de l’industrie énergétique au Gabon, où la relation entre fournisseurs internationaux et opérateurs locaux se révèle complexe et fraught with uncertainty. Le contrat de 20 ans qui lie Aggreko à la SEEG est essentiel pour l’approvisionnement en électricité, mais il est également symptomatique de la dépendance critique du Gabon vis-à-vis de ressources extérieures pour maintenir son réseau électrique. Dans ce contexte, la requête de Sandoungout pour un « geste de bonne volonté » de la part d’Aggreko semble moins une demande de clémence qu’un appel urgent à une collaboration plus stable et transparente.
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Ce paiement pourrait, certes, temporairement apaiser les tensions, mais il ne saurait masquer l’impérieuse nécessité de réformes structurelles pour assurer la pérennité des infrastructures énergétiques du Gabon. À condition de poser des bases plus solides pour la gestion et l’amortissement des dettes futures, tout en garantissant une stabilité économique et sociale pour les résidents de Libreville et au-delà. Le moment est venu pour le Gabon de repenser sa politique énergétique, afin de ne pas rester prisonnier des mêmes dilemmes à l’avenir.